« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

Ce que nous vivons n’est pas une guerre

Ce que nous vivons n’est pas une guerre

C’est la mondialisation qui fait de l’épidémie de Covid-19, originaire de Chine, une pandémie mondiale. Mais replaçons cette crise, cet effondrement sanitaire, dans le contexte de notre société, celui de l’Anthropocène. Car, au classement des menaces avérées pour le système-Terre, la première porte un nom : Homo Sapiens. Si l’homme persiste dans la mondialisation et dans l’asservissement de la nature, il n’est pas impossible que, d’une façon ou d’une autre, celle-ci contre-attaque.

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Méga corona machino virus

Méga corona machino virus

Ce que dévoile le Covid-19 ne se situe pas tant au niveau de la santé publique que de la politique. Cette crise est, sans aucun doute, au départ sanitaire, et elle est devenue, quelques semaines plus tard, une profonde crise du pouvoir. Via la crise actuelle, le pouvoir cherche, encore et toujours, à nous réduire à n’être que les simples rouages de la machinerie économico-financière. L’issue n’est pas difficile à deviner : oppression ou explosion. Ceux qui nous dirigent n’en savent pas plus que nous car la situation qu’ils ont créée est irrationnelle. continuer la lecture →

De la toute-puissance de la nature

De la toute-puissance de la nature

L’expansion mondiale du coronavirus devrait être l’occasion de mener une réflexion, d’abord personnelle ensuite collective, sur ce que l’on appelle la « mondialisation ». Avec la pandémie de Covid-19, apparue en Chine et se répandant maintenant implacablement à travers le monde, voilà que la Nature nous rappelle à nouveau à l’ordre. Il semble aujourd’hui que les fameuses « limites à la croissance », chères aux pionniers de la critique écologiste, soient en passe d’être franchies, avec toutes les conséquences que cela suppose… Désormais, nous pénétrons dans un nouvel âge de l’humanité. Un âge qui ne sera plus une partie de plaisir.

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Intersectionnalité, la nouvelle phrénologie ?

Intersectionnalité, la nouvelle phrénologie ?

Il y a presque deux siècles, une « science » voyait le jour dans l’enthousiasme du milieu universitaire : la phrénologie. Depuis plus d’un siècle, cette « discipline » est qualifiée de « pseudoscience », c’est-à-dire qu’elle est présentée sous des apparences scientifiques, mais n’en a ni la démarche, ni la reconnaissance. Si cette pseudoscience fait maintenant sourire par son simplisme, ce n’est pas pour autant que la méthode qui la soutenait a disparue. On pourrait même dire que l’enthousiasme si répandu aujourd’hui dans l’université vis-à-vis de l’« intersectionnalité » n’en est que le nouvel avatar.

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Stop au gâchis humain !

Stop au gâchis humain !

Inutile d’avoir des larmes de crocodile sur les méfaits des gaz à effet de serre lorsque, dans la rue, dans les hôpitaux, dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et les lieux de travail, nous laissons nos concitoyens « crever » de solitude et de misère pour limiter les « déficits » des services publics ou accroitre la performance de leurs employés. Comment l’humain pourrait-il mieux prendre soin de la planète qu’il ne se traite lui-même ? Toute révolution écologique qui ferait l’impasse sur cette interrogation conduirait à un échec. C’est une évidence.

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Philippe Descola : «Le regard éloigné a une portée révolutionnaire»

Philippe Descola : «Le regard éloigné a une portée révolutionnaire»

L’anthropologie fait partie des disciplines scientifiques reines pour comprendre le monde et agir sur son évolution. Plus encore, en nous invitant à déporter notre regard vers les sociétés non-modernes, « l’un des rôles de l’anthropologie, sur le plan politique, est d’échapper à la tristesse désespérante d’un présent infini qui ne se changerait pas », affirme Philippe Descola. Quels sont la place et le rôle de l’être humain, de la nature, des non-humains et des savoirs autochtones dans les sciences et la civilisation modernes occidentales ? Eléments de réponse avec l’un des plus éminents représentants de l’anthropologie française, auteur du célèbre ouvrage Par-delà nature et culture.

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L’«intelligence végétale» pour repenser radicalement notre (rapport au) monde ?

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LE 24 NOVEMBRE DERNIER, Sciences Critiques a organisé une conférence-débat, à Paris, dans le cadre du Festival du livre et de la presse d’écologie (Felipé), consacrée à l’« intelligence » des plantes et intitulée : « L’intelligence végétale pour repenser radicalement notre (rapport au) monde ? ».

Près de 80 personnes ont participé à cet événement, en présence de François Bouteau, biologiste, maître de conférences à l’Université Paris 7-Denis Diderot, et Quentin Hiernaux, philosophe, chercheur au Fonds National Belge de la Recherche Scientifique (FNRS), coordinateur de l’ouvrage Philosophie du végétal (Éditions Vrin, 2018).

 

> Ci-dessous, l’enregistrement sonore de la table-ronde animée par Anthony Laurent dans son intégralité (1h 24′ 37″) :

 

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Yves Cochet : «Ce qu’il faut combattre, c’est l’esprit productiviste et scientiste»

Yves Cochet : «Ce qu’il faut combattre, c’est l’esprit productiviste et scientiste»

Depuis quelques années, la collapsologie suscite l’intérêt du grand public, des médias, des milieux militants, du monde universitaire, et jusqu’au personnel politique. Ancien ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin (2001-2002), député français puis député européen de 1997 à 2014, Yves Cochet vient de publier Devant l’effondrement. Essai de collapsologie (Les Liens qui libèrent). Trois questions à un homme politique, mathématicien de formation et écologiste de conviction, qui se revendique désormais comme « collapsologue ».

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Pourquoi (et comment) critiquer la technologie aujourd’hui ?

Pourquoi (et comment) critiquer la technologie aujourd’hui ?

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E 29 MAI dernier, Sciences Critiques a organisé deux conférences-débats, à Paris, consacrées à la technocritique et intitulées : « Pourquoi (et comment) critiquer la technologie à l’heure de la crise sociale et écologique ? Pour l’émergence d’une communauté technocritique ! ».

Près de 200 personnes ont participé à cet événement, en présence de : Jean-Baptiste Fressoz (historien), François Jarrige (historien), Alain Gras (socio-anthropologue), Paul Jorion (socio-anthropologue), Joël Decarsin (professeur et militant associatif), Célia Izoard (journaliste et activiste) et Cédric Biagini (éditeur).

Avec eux, nous avons abordé, entre autres sujets, l’histoire du mouvement technocritique en Europe, les imaginaires du progrès technique, l’apparition de l’Anthropocène comme conséquence de la « démesure technicienne », les effets et les méfaits du techno-capitalisme et enfin la nécessité de faire émerger une communauté technocritique aujourd’hui, à travers notamment le projet politique alternatif de la décroissance, l’action directe contre les machines ou encore le retour à une véritable culture humaniste.

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La vie sur Terre frappée d’alignement

La vie sur Terre frappée d’alignement

Les « instruments de marché » sont vus comme des outils aptes à préserver la nature. Or, l’extension du domaine de la finance à la nature n’est pas neutre. Elle a et aura des effets directs et concrets, ainsi que d’autres plus indirects mais tout aussi nuisibles. Tout d’abord, plus il y aura de dispositifs de valorisation de la nature, plus le mouvement d’accaparemment des terres s’accélèrera. Ensuite, seuls seront protégés les fonctions, écosystèmes et espèces qui sont directement utiles à Homo Sapiens. Enfin, une telle approche approfondit encore la réification de la nature et l’anthropocentrisme qui lui est consubstantiel. En bref, la financiarisation des « services écosystémiques » est une impasse.

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