« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. »
(Carl E. Sagan)

Grands Entretiens

Des interviews fleuves avec des personnalités engagées pour faire vivre la critique des sciences contemporaine.

Série « La science et le nazisme » (3/3) – Les nazis vénéraient le progrès technique et haïssaient la raison. Telle est la contradiction de leur rapport aux Lumières, explique l’historien américain Jeffrey Herf. Tour d’horizon des avatars de ce que l’universitaire appelle le « modernisme réactionnaire », qui veut la technologie sans les sciences, des nazis à Elon Musk.

(suite…)

[Retour à la Une*] Professeur émérite d’Economie Politique à l’Université Paris-Sud, Serge Latouche développe, depuis les années 1960, une critique radicale du développement et de la croissance économique. Selon lui, la science, devenue technoscience au sortir de la Seconde Guerre mondiale, avec l’alliance − inédite dans l’Histoire − des scientifiques et des techniciens, a joué, et joue plus que jamais de nos jours, un rôle moteur dans l’expansion du capitalisme thermo-industriel. « Le Mal », selon cet « objecteur de croissance », qui en appelle à la « dissidence  » face à un système « insoutenable » menant tout droit au « suicide de l’espèce humaine ». (suite…)

[Retour à la Une*] Alors que la catastrophe nucléaire de Fukushima se poursuit, dans l’indifférence quasi générale, depuis plus de dix ans maintenant, le gouvernement japonais a mis en œuvre, dès le lendemain de l’accident, une « politique de résilience » enjoignant la population à vivre, quoi qu’il en coûte, avec la contamination radioactive, au péril de nombreuses vies humaines. C’est cette nouvelle « idéologie de l’adaptation », cette dernière-née des « technologies du consentement », que Thierry Ribault analyse et critique sans concession dans son livre Contre la résilience. A Fukushima et ailleurs (L’Echappée, 2021). A l’heure du dérèglement climatique et de la pandémie de Covid-19, le sociologue met en garde contre cette énième « imposture solutionniste de notre époque ».

(suite…)

[Retour à la Une*] L’anthropologie fait partie des disciplines scientifiques reines pour comprendre le monde et agir sur son évolution. Plus encore, en nous invitant à déporter notre regard vers les sociétés non-modernes, « l’un des rôles de l’anthropologie, sur le plan politique, est d’échapper à la tristesse désespérante d’un présent infini qui ne se changerait pas », affirme Philippe Descola. Quels sont la place et le rôle de l’être humain, de la nature, des non-humains et des savoirs autochtones dans les sciences et la civilisation modernes occidentales ? Eléments de réponse avec l’un des plus éminents représentants de l’anthropologie française, auteur du célèbre ouvrage Par-delà nature et culture.

(suite…)

Les « Bonnes Feuilles » de Sciences Critiques

Avec notre collection « Les Bonnes Feuilles », (re)lisez, partagez et collectionnez les textes les plus marquants publiés ces dernières années sur Sciences Critiques : des articles d’analyse écrits par les journalistes de la rédaction ainsi que des tribunes libres rédigées par des auteurs et autrices invités. Quatre textes sont aujourd’hui disponibles, sous la forme de petits livrets de 24 et 32 pages faciles à lire, et à prix libres.

[Retour à la Une*] Dans son essai La Terre vue d’en haut. L’invention de l’environnement global, l’historien des sciences Sebastian Vincent Grevsmühl montre comment s’est forgé le regard englobant de l’homme sur la Terre. Ambivalente, cette vision donne à voir un monde clos et fini, potentiellement maîtrisable, mais aussi un espace fragile, aux ressources limitées. A l’heure du réchauffement climatique, l’auteur questionne, à travers notre représentation du monde, les valeurs que nous attachons à notre environnement.

(suite…)

[Retour à la Une*] Écrivain algérien, Mohammed Taleb travaille dans les domaines de l’éducation relative à l’environnement, de l’écologie dans les pays du Sud, et de l’histoire de la littérature. L’un de ses ouvrages, Theodore Roszak, vers une écopsychologie libératrice, critique la démesure quantitative contemporaine et présente un nouveau champ alliant raison et imaginaire : l’écopsychologie.

(suite…)

[Retour à la Une*] Journaliste scientifique au Monde, Stéphane Foucart a écrit La fabrique du mensonge. Comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger. Tabac, dérèglement climatique, Organismes génétiquement modifiés (OGM), perturbateurs endocriniens, déclin des abeilles… Retour avec l’auteur sur ces controverses fabriquées de toutes pièces par les industriels.

(suite…)

Depuis l’arrêt de l’activité minière dans l’Hexagone, le territoire français abrite de sombres vestiges de cet extractivisme. Entre effondrements, explosions, inondations, pollutions des eaux et des sols, de nombreuses personnes vivent sur des terres sinistrées. Emmanuel Feyeux fait partie de ces victimes de l’« après-mine ». A Ternand, dans le Rhône, la maison où il vit repose sur les déchets d’une ancienne mine de plomb argentifère. Il témoigne du véritable parcours du combattant qu’il mène depuis huit ans maintenant pour faire reconnaitre son préjudice, alors que la France envisage d’ouvrir de nouvelles mines.

(suite…)

A-t-on vraiment besoin d’ingénieurs ? Ces derniers répondent-ils aux besoins fondamentaux de la société tout entière ou à ceux, particuliers, du système capitaliste et productiviste ? Les ingénieurs œuvrent-ils à la défense des biens communs et de l’intérêt général ou à celle des intérêts privés ? Quels pourraient être aujourd’hui leurs responsabilités et leur rôle ? Et peut-on être ingénieur et décroissant ? C’est à toutes ces questions – et à bien d’autres – que répond Vincent Liegey, ingénieur de formation, chercheur interdisciplinaire, et l’un des porte-paroles les plus en vue du mouvement de la décroissance. 

(suite…)

Spécialiste, depuis de nombreuses années, de la délinquance et des politiques de sécurité, Laurent Mucchielli, sociologue et directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), mène, depuis mars 2020, une vaste enquête sur la gestion politico-sanitaire de la crise engendrée par la pandémie de Covid-19. Sous le feu des projecteurs, et des critiques − parfois virulentes −, pour avoir mis en lumière une « mortalité inédite » liée à la campagne de vaccination massive contre le coronavirus, le chercheur revient, pour Sciences Critiques, sur ses travaux aujourd’hui décriés, mais aussi sur la stratégie du gouvernement, l’influence des « Big Pharma » sur la recherche et l’expertise scientifiques ou encore sur la couverture médiatique de la crise sanitaire.

(suite…)

Que s’est-il réellement passé dans le désormais fameux Institut de virologie de Wuhan en 2019 ? Alors que les investigations sur l’origine de la pandémie de Covid-19 patinent, le journaliste indépendant Brice Perrier a décidé de mener son enquête. Il vient de publier Sars-Cov-2. Aux origines du mal (Editions Belin, mai 2021). Un livre salutaire pour comprendre la controverse actuelle, « dont les journaux ne veulent pas parler », remarque son auteur. Experts en conflit d’intérêts, recherches inutiles et dangereuses, revues scientifiques partisanes, médias manipulés, enjeux géopolitiques et économiques… Son livre-enquête, tout comme l’histoire de l’apparition du nouveau coronavirus, est un condensé de toutes les dérives de la science contemporaine. Rencontre.

(suite…)

Pièces et Main-d’Œuvre (PMO) est un collectif créé en 2003, engagé dans une critique radicale de la recherche scientifique et du complexe militaro-industriel, se définissant comme un « atelier de bricolage pour la construction d’un esprit critique grenoblois ». A travers leurs enquêtes, leurs recherches et leurs écrits, ils s’opposent au système technicien et dénoncent ce qu’il a d’intrinsèquement mortifère. Leur dernier ouvrage, paru en septembre 2017, est le Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme (Editions Service compris), un appel à la résistance contre ce « néo-nazisme surgi des laboratoires ».

(suite…)

La recherche scientifique peut-elle continuer plus longtemps à se soustraire à la démocratie ? Alors que « l’avenir se fabrique dans les laboratoires », comme le rappelle Jacques Testart, la toute-puissance croissante de la science n’est contrecarrée par aucun contre-pouvoir citoyen. Pourtant, des procédures démocratiques existent − comme les « conventions de citoyens » − pour orienter les développements technoscientifiques dans le sens de l’intérêt général. Rencontre avec un biologiste, « critique de science », défenseur de l’« humanitude ».

(suite…)

Le développement est communément perçu comme un moyen de domination de l’Occident ou comme un obstacle à l’évolution durable de l’Humanité. L’anthropologue africaniste Jean-Pierre Olivier de Sardan, spécialiste du développement, privilégie l’empirisme aux idéologies. Selon lui, c’est l’étude concrète et rigoureuse des phénomènes sociaux qui permet de comprendre et de porter un regard critique et nuancé sur les enjeux actuels.

(suite…)

Si, à la faveur du mouvement de contestation de la loi El-Khomri, la place et l’avenir du travail dans notre société ont récemment fait − et font toujours − l’objet de débats particulièrement intenses, la destruction de l’emploi salarié et du travail humain par le système capitaliste et le déferlement technologique semble toutefois être un impensé du mouvement social comme de la classe politique dans son ensemble. Pourquoi ? Explications avec le socio-anthropologue et ancien trader Paul Jorion.

(suite…)

Depuis le début du XXème siècle, et l’essor de l’industrie chimique, plusieurs centaines de millions de tonnes de produits toxiques se sont déversées sur la planète. Ce véritable « pot de chambre chimique » n’est pas sans conséquence sur l’environnement et les hommes. Pourtant, la médecine environnementale reste aujourd’hui le parent pauvre de la recherche scientifique. Pourquoi ? Éléments de réponse avec Joël Spiroux de Vendômois, docteur en médecine, spécialiste en médecine générale et en médecine environnementale.

(suite…)

Les médias de
Sciences Critiques

En complément de nos articles, de nos enquêtes et de nos Grands Entretiens, découvrez les enregistrements audio et vidéo de nos interventions publiques ainsi que les émissions de webradio réalisées par les journalistes de la rédaction dans le cadre de « dossiers spéciaux » thématiques (sur le transhumanisme ou encore l’élection présidentielle de 2017).

Les derniers médias

D'où vient le transhumanisme ? Sur quels terreaux idéologiques prospère-t-il ? Quelles en sont les influences et les références politiques et culturelles ? Quel rôle ont joué la cybernétique après la Seconde Guerre mondiale et la contre-culture hippie dans les années 1960-1970 ?
En quoi consistent les recherches dans les domaines convergents des nanotechnologies, des biotechnologies, de l'intelligence artificielle et des neurosciences (NBIC) ? Quels en sont les risques ? Les transhumanistes jouent-ils aux apprentis-sorciers ? Avec les scientifiques critiques Jacques Testart et François Berger, nous dressons dans cette émission un état des lieux des recherches en cours, tout en questionnant la responsabilité des chercheurs.
Le transhumanisme est-il une impérieuse nécessité ? L'être humain est-il à ce point médiocre qu'il faille impérativement l'« augmenter » ? Les « faiblesses » de l'homme sont-elles une erreur de la nature ? Et les citoyens, ont-ils leur mot à dire ? Avec l'ancien député écologiste Noël Mamère et le philosophe et psychanalyste Miguel Benasayag, nous nous penchons dans cette émission sur la place et le rôle du politique, de la législation, de la démocratie et de l'éthique face au transhumanisme, tout en en dessinant les alternatives possibles.
Notre infolettre
Nous soutenir
Notre bibliothèque

Abonnez-vous à notre infolettre

Inscrivez-vous dès aujourd’hui et soyez informé-e-s de la sortie de nos prochains articles !