« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

Les archives

Histoire(s)

Anne Rasmussen : «Les crises sanitaires exacerbent les problèmes structurels des sociétés»

Anne Rasmussen : «Les crises sanitaires exacerbent les problèmes structurels des sociétés»

Directrice d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et professeure en histoire des sciences à l’Université de Strasbourg, Anne Rasmussen étudie l’histoire sociale et culturelle des pratiques savantes et des savoirs biomédicaux. Comment l’histoire, et plus particulièrement l’histoire de la santé et de la médecine, peuvent-elles éclairer la crise politico-sanitaire du Covid-19 ? Trois questions à cette historienne, pour qui « l’histoire offre un répertoire d’expériences qui aide à l’intelligibilité des situations contemporaines ».

continuer la lecture →

Relancer le PIB ? Généalogie d’une obsession

Relancer le PIB ? Généalogie d’une obsession

La crise du Covid-19 se situe à la croisée des chemins. Soit elle sera l’occasion d’approfondir les interrogations et les critiques du Produit Intérieur Brut (PIB) pour inventer un autre monde moins destructeur, soit – selon la classique « stratégie du choc » définie par Naomi Klein – elle ouvrira de nouvelles opportunités à l’obsession du PIB de se déployer en aggravant toujours les crises sociales, environnementales et sanitaires qui nous accablent.

continuer la lecture →

Marylène Patou-Mathis : «Les hommes préhistoriques étaient aussi des femmes»

Marylène Patou-Mathis : «Les hommes préhistoriques étaient aussi des femmes»

Marylène Patou-Mathis est préhistorienne et directrice de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). S’appuyant sur les dernières découvertes de sa discipline et l’analyse des idées reçues que véhicule, encore aujourd’hui, la littérature savante, la chercheuse pose les bases d’une autre histoire des femmes à travers le temps, plus proche de la réalité car débarrassée des préjugés sexistes. Trois questions à l’autrice de L’Homme préhistorique est aussi une femme. Une histoire de l’invisibilité des femmes (Editions Allary, 2020).

continuer la lecture →

Paul Kern, ou la science déchaînée contre le sommeil

Paul Kern, ou la science déchaînée contre le sommeil

A l’entre-deux-guerres, l’histoire singulière de l’officier militaire hongrois Paul Kern, blessé sur le champ de bataille par une balle en pleine tête, a fait rêver certains scientifiques au cours du XXème siècle : et si l’on pouvait supprimer définitivement le sommeil, ce temps « inutile » de l’existence humaine ? Une nouvelle illustration du Progrès ? Pas pour les écrivains et les artistes romantiques de l’époque, qui dénoncèrent alors avec véhémence les dangers de cette atteinte à la vie humaine ; pire, un « coup de grâce pour toute la race humaine ».

continuer la lecture →

Aux sources de la mythologie techniciste

Aux sources de la mythologie techniciste

L’œuvre du philosophe Jean Brun (1919-1994) nous propose une analyse pénétrante des racines existentielles du technicisme et du transhumanisme contemporains. Comme de nombreux philosophes modernes de la technique, il constate l’ambivalence de la civilisation technicienne, qu’il aborde de manière originale en accordant une grande importance au rapport étroit qui, selon lui, associe la technique à la déraison. Pour Brun, c’est par essence, et non par accident, que notre rapport à la technique recèle un risque de déshumanisation. C’est pourquoi, il nous invite à accomplir un incessant travail critique de démythologisation et de démystification de la technique.

continuer la lecture →

Jean-Christophe Coffin : «Il est légitime que les citoyens interpellent les scientifiques»

Jean-Christophe Coffin : «Il est légitime que les citoyens interpellent les scientifiques»

Le mouvement de contestation de Mai-68 n’a pas épargné la communauté scientifique. A l’instar des étudiants et des travailleurs engagés contre l’« ordre établi », des scientifiques critiques se sont mobilisés à l’époque pour faire entendre leur voix. Hiérarchies institutionnelles, « science pure », orientations de la recherche, participation citoyenne, etc. Les pratiques des chercheurs, comme la place et le rôle de l’institution et des savoirs scientifiques, furent radicalement remis en cause. Trois questions à Jean-Christophe Coffin, enseignant-chercheur en Histoire des Sciences et des Techniques à l’Université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis et au Centre A. Koyré à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

continuer la lecture →

Choisir définitivement entre l’enfer et la raison

Choisir définitivement entre l’enfer et la raison

Avec la bombe atomique, la civilisation mécanique est parvenue à son dernier degré de sauvagerie. Dans un avenir plus ou moins proche, il va falloir choisir entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.

continuer la lecture →

Raspail, ou l’apologie de la démocratie médicale

Raspail, ou l’apologie de la démocratie médicale

Parfaitement connecté aux débats de son temps, François-Vincent Raspail n’est pas la butte-témoin d’un monde archaïque. Il est la proue d’une nouvelle critique sociale de la médecine moderne forgée dans le contexte d’aspiration démocratique et sociale des années 1840. Les questions innombrables qu’il pose ne sont pas marginales. Elles sont, au contraire, au cœur des débats sociaux générés par la constitution, après la Révolution, d’une médecine libérale et monopolistique.

continuer la lecture →

Allons-nous continuer la recherche scientifique ?

Allons-nous continuer la recherche scientifique ?

« Au début, nous pensions qu’avec des connaissances scientifiques, en les mettant à la disposition de suffisamment de monde, on arriverait à mieux appréhender une solution des problèmes qui se posent. Nous sommes revenus de cette illusion. Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d’un supplément de connaissances scientifiques, d’un supplément de techniques, mais qu’elle proviendra d’un changement de civilisation. » Mort en novembre 2014, Alexandre Grothendieck était considéré, par nombre de ses pairs, comme le plus grand mathématicien du XXème siècle.

continuer la lecture →

Penser ce que nous faisons

Penser ce que nous faisons

La situation créée par les sciences est d’une grande importance politique. La seule question est de savoir si nous souhaitons employer nos nouvelles connaissances scientifiques et techniques pour détruire toute vie organique sur Terre. C’est une question politique primordiale que l’on ne peut guère, par conséquent, abandonner aux professionnels de la science, ni à ceux de la politique.

continuer la lecture →