« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

Quelle politique de santé pour la France ?

Quelle politique de santé pour la France ?

Organismes génétiquement modifiés (OGM), pesticides, perturbateurs endocriniens, industrie agro-alimentaire, principe de précaution, etc. Conséquence directe de la dégradation de l’environnement, la santé humaine est aujourd’hui en danger. Face à l’augmentation des maladies chroniques (cancer, diabète, etc.), mais aussi des scandales sanitaires, que proposent les candidat-e-s pour encadrer la production et la consommation alimentaires, et préserver ainsi la santé des Français-e-s ?

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> Écoutez notre émission de web-radio consacrée au thème de la santé dans la campagne présidentielle (34’05), avec :

Laurent Chevallier, médecin-nutritionniste, praticien attaché au Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Montpellier

Présentation : Céline Moncel / Réalisation : Radio Chez Watt et Edouard V. Piely /
G
énériques : Léa Bussek

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C

OMMENÇONS par le candidat socialiste, qui a mis les questions de santé et d’environnement au cœur de son programme. Benoît Hamon, qui a fait alliance avec Yannick Jadot, l’ex-candidat Europe Écologie-Les Verts (EELV), est clairement opposé aux Organismes génétiquement modifiés (OGM)[1]− Voir notre dossier : Les OGM peuvent-ils nourrir le monde ?, 23 mai 2015. / , aux pesticides et aux perturbateurs endocriniens.

Cela lui fait un point commun avec l’autre candidat qui a fait de l’écologie la pierre angulaire de ses discours de campagne, à savoir Jean-Luc Mélenchon. Une question très liée, selon le candidat de la France Insoumise, à la remise en cause du modèle agricole français. Pour l’interdiction des OGM, des pesticides, et des perturbateurs endocriniens, Jean Luc Mélenchon ajoute les nanotechnologies à la liste des produits qu’il voudrait faire disparaître.[2]− Lire la tribune libre de Sarah Dubernet, Arnaque transhumaniste, arnaque productiviste, 29 octobre 2016. /

Du côté du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou veut interdire les pesticides et les perturbateurs endocriniens, de même que les Plantes génétiquement modifiées (PGM). Mais certains OGM, notamment pour la médecine, peuvent être autorisés en milieu confiné.

La position de Marine Le Pen est aussi moins tranchée sur les OGM : elle est contre « en l’état actuel des choses ». La candidate du Front National (FN) se positionne, en revanche, contre les pesticides et les perturbateurs endocriniens au nom du principe de précaution.[3]− Lire la tribune libre d’Isabelle Stengers, Que serait une science responsable ?, 10 avril 2017. /

Emmanuel Macron va un peu plus loin sur les OGM et réclame une recherche publique sur le sujet[4]− Lire le « Grand Entretien » avec Joël Spiroux de Vendômois, « Le XXIème siècle doit devenir le siècle de l’hygiène chimique », 10 juin 2016. / . Si, dans son programme, il annonce vouloir « placer la France en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides », le candidat d’En Marche, soucieux de ne pas froisser le monde agricole, tient une position qui se veut pragmatique. Sur ces questions-là, la position d’Emmanuel Macron n’est pas très éloignée de celle des candidats de droite, François Fillon des Républicains et de Nicolas Dupont-Aignan, de Debout la France.

A la gauche de la gauche, Nathalie Arthaud fait une distinction que les autres candidats ont à peine évoquée. Si elle n’est pas contre ces produits, la candidate de Lutte Ouvrière (LO) se positionne plutôt contre la mainmise de grands groupes industriels dans ce domaine. Elle réclame donc la transparence, la suppression des brevets et la levée du secret industriel.[5]− Lire le texte de Geneviève Azam, Dominique Bourg et Jacques Testart, Subordonner les technosciences à l’éthique, 15 février 2017. /

Quant à l’inclassable candidat de Solidarité et Progrès, Jacques Cheminade, il n’est hostile ni aux pesticides ni aux OGM, mais précise qu’il souhaite un « contrôle et une surveillance draconienne ».

> Découvrez dans le tableau récapitulatif ci-dessous les positions et les propositions des candidat-e-s concernant la santé :

Sciences Critiques · Présidentielle 2017 – Questions aux candidats – Santé

OGM : organismes génétiquement modifiés / PMA : procréation médicalement assistée / GPA : gestation pour autrui

> Photo de Une : Façade du ministère de la Santé et des Sports, avenue Duquesne, à Paris, en juin 2009 (Pymouss / Licence CC)
> Photo panoramique : les écologistes européens manifestent leur opposition aux Organismes génétiquement modifiés (OGM) au Parlement européen (Staff Beebees / Licence CC)

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References

References
1 − Voir notre dossier : Les OGM peuvent-ils nourrir le monde ?, 23 mai 2015. /
2 − Lire la tribune libre de Sarah Dubernet, Arnaque transhumaniste, arnaque productiviste, 29 octobre 2016. /
3 − Lire la tribune libre d’Isabelle Stengers, Que serait une science responsable ?, 10 avril 2017. /
4 − Lire le « Grand Entretien » avec Joël Spiroux de Vendômois, « Le XXIème siècle doit devenir le siècle de l’hygiène chimique », 10 juin 2016. /
5 − Lire le texte de Geneviève Azam, Dominique Bourg et Jacques Testart, Subordonner les technosciences à l’éthique, 15 février 2017. /

Un commentaire

  1. Quand je lis la proposition de Macron sur les perturbateurs endocriniens “Remplacer les perturbateurs endocriniens par des « substances de remplacement »”
    et quand je lis le programme sur la double page reçue dans les enveloppes avant de voter : “Interdiction des PE dès lors qu’il existe des solutions reconnues comme moins toxiques” qui n’est pas tout à fait la même chose…
    Autrement dit, lorsqu’il n’y a pas de substance de remplacement, on autorise quand même les PE ?

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