« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

Aux sources de la mythologie techniciste

Aux sources de la mythologie techniciste

L’œuvre du philosophe Jean Brun (1919-1994) nous propose une analyse pénétrante des racines existentielles du technicisme et du transhumanisme contemporains. Comme de nombreux philosophes modernes de la technique, il constate l’ambivalence de la civilisation technicienne, qu’il aborde de manière originale en accordant une grande importance au rapport étroit qui, selon lui, associe la technique à la déraison. Pour Brun, c’est par essence, et non par accident, que notre rapport à la technique recèle un risque de déshumanisation. C’est pourquoi, il nous invite à accomplir un incessant travail critique de démythologisation et de démystification de la technique.

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> Daniel Cérézuelle, sociologue et philosophe, responsable scientifique du Programme Autoproduction et Développement Social (PADES), auteur de “La technique et la chair. Essais de philosophie de la technique” (Editions Parangon/VS, 2011) et de “Bernard Charbonneau ou la critique du développement exponentiel” (Le Passager clandestin, 2006). / Crédit DR.

I, DEPUIS une quinzaine d’années, on parle beaucoup du transhumanisme, il ne faut pas oublier que ce terme apparaît déjà en France à la fin des années 1930 dans des cercles intéressés par l’évolutionnisme, tant dans la version spiritualiste proposée par le père Teilhard de Chardin que dans la version scientiste du biologiste Julian Huxley − tenant d’une métaphysique pan-psychiste et apôtre d’une sorte de religion scientifique sans révélation.

Olivier Dard et Alexandre Moatti[1]– Dard, Olivier et Moatti, Alexandre, « Aux origines du mot “transhumanisme” », in Futuribles, n°413, Paris 2016. / ont montré que ce terme « transhumanisme » apparaît en 1939, sous la plume de l’ingénieur économiste Jean Coutrot, théoricien et prophète d’une organisation rationnelle de l’économie et de l’humanité.

Mais, si l’usage du mot semble moderne, il ne fait que sanctionner l’émergence d’une mythologie transhumaniste[2]NDLR : Consulter notre « Dossier spécial » : Le transhumanisme à l’épreuve du réel, 18 juillet 2018. / et techniciste qui, elle, est beaucoup plus ancienne. « Nous sommes fatigués de l’homme », écrivait Friedrich Nietzsche, bien avant les transhumanistes contemporains.

L’invitation de Pierre Teilhard de Chardin à concevoir « une néo-vie artificiellement fabriquée » n’est que l’expression d’un projet aussi ancien que l’homme de se guérir de l’existence en dépassant ses limites spatio-temporelles.

Nous sommes fatigués de l’homme.

L’œuvre du philosophe Jean Brun (1919-1994) nous propose une analyse pénétrante des racines existentielles du technicisme et du transhumanisme contemporains. Selon ce penseur, en effet, l’homme attend de la technique non seulement une surabondance de biens mais une surabondance d’être qui lui permettra de dépasser les limites de sa condition charnelle et de l’individuation, en se fondant dans un hyper-organisme, à la fois social et technique.

 

Aux racines existentielles du trashumanisme contemporain

 

Comme de nombreux philosophes modernes de la technique, Jean Brun constate l’ambivalence de la civilisation technicienne. Mais il aborde ce problème de manière originale, en accordant une grande importance au rapport étroit qui, selon lui, associe la technique à la déraison. Et c’est ce rapport qu’il va essayer de mettre en évidence et d’analyser à l’aide de la notion de désir.

La technique est à la fois moyen de vie et force de mort, et l’histoire moderne montre abondamment comment elle alimente des délires destructeurs.

Pour Brun, donc, la technique est à la fois moyen de vie et force de mort, et l’histoire moderne montre abondamment comment elle alimente des délires destructeurs et planificateurs, des acharnements et des hystéries motorisées.

Or, il nous dit qu’il ne s’agit pas là d’accidents de parcours et que c’est une illusion trop facile de prétendre, comme Emmanuel Mounier dans La petite peur du XXème siècle[3]– Mounier, Emmanuel, La petite peur du XXème siècle, Neuchâtel, La Baconnière, 1958. Ce texte peut être considéré comme le bréviaire de l’optimisme technophile français de … Continue reading, que l’on peut classer ces « dégâts du progrès » dans la catégorie des mésusages qu’un peu plus de lumières et de justice sociale supprimeraient.[4]NDLR : Lire (ou écouter) le discours d’Alexandre Grothendieck, Allons-nous continuer la recherche scientifique ?, 20 juin 2017. /

 

Jean Brun nous rappelle en effet que trop souvent les remèdes « rationnels » que nous imaginons pour remédier à la violence associée à la puissance technique ne font qu’aggraver, d’une autre manière, le potentiel de déshumanisation porté par la technique.

Se référant implicitement au titre du livre de Bernard Charbonneau, Le système et le chaos[5]– Charbonneau, Bernard, Le système et le chaos, Paris, Economica, 1990. / , il écrit que, si à la barbarie du chaos fait si souvent place celle du système, c’est que « la vocation de l’outil est de se transformer tôt ou tard en arme, car tôt ou tard toute machine devient machine de guerre. »[6]– Brun, Jean, La machine et le rêve, Paris, La Table ronde, 1992, p.17 /

La vocation de l’outil est de se transformer tôt ou tard en arme, car tôt ou tard toute machine devient machine de guerre.

Pour éviter toute méprise, il faut préciser que Brun ne rejette pas la machine. « Les machines apportent à l’homme des bienfaits non négligeables. » Il ne se situe ni du côté des technophobes, ni du côté des passéistes, soulignant à plusieurs reprises que la technique « fait profondément partie de l’essence de la condition humaine. »[7]Op. cit., p.324. /

Ceci dit, sans vouloir diaboliser la technique, il nous invite à ne pas non plus l’angéliser et à bien identifier les obstacles profonds à un usage raisonnable des machines. Pour cela, il nous propose d’identifier les racines existentielles de notre rapport à la technique, et en particulier de nos usages déraisonnables.

Sans cet effort critique, il n’est pas possible de maîtriser la technique. L’homme se laisse emporter par les possibilités qu’elle lui offre et il n’est plus capable de lui donner sa juste place. C’est donc à une critique de la déraison technicienne que nous invite Jean Brun.

 

La technique, à la fois moyen de vie
et force de mort

 

Jean Brun s’attache à nous expliquer ce qu’ont constaté les philosophes modernes, à savoir que la technique n’est pas un outil neutre et docile. Il explique cette situation en montrant qu’il y a un lien profond entre technique et déraison. Mais ce lien n’est pas immédiatement perceptible.

D’une part, il est dissimulé par la rationalité des procédures techniques. D’autre part, notre capacité à percevoir ce lien est inhibée par « un optimisme sous-critique »[8]Op. cit., p.63. / qui commande notre relation à la technique. La rationalité formelle des procédures techno-scientifiques nous rend aveugles à l’irrationalité substantielle des projets techniques.

Le potentiel de déshumanisation que recèle la technique n’est pas le fruit d’une compréhension du réel trop pauvre, mais plutôt d’un désir actif de rompre les relations avec le réel qui caractérisent l’existence humaine.

Pour Jean Brun, si la technique fait problème, c’est par son hyper-rationalité. Le potentiel de déshumanisation que recèle la technique n’est pas le fruit d’une compréhension du réel trop pauvre, mais plutôt d’un désir actif de rompre les relations avec le réel qui caractérisent l’existence humaine et qui circonscrivent sa finitude.

Pour Brun, c’est l’investissement de ce désir universel dans le champ particulier de la maîtrise opératoire du réel qui a donné son orientation particulière à l’entreprise technicienne occidentale, et cela bien avant l’émergence de la science moderne aux XVIème et XVIIème siècles.[9]NDLR : Lire la tribune libre d’Anne-Laure Boch, Où va la science ?, 15 décembre 2018. /

Dans Le rêve et la machine, Brun s’attache à montrer que l’homme a d’abord rêvé ses techniques avant de les réaliser et de les mettre en pratique[10]NDLR : Lire la tribune libre de Sylvie Catellin, L’imagination au laboratoire !, 1er décembre 2017. / , et que l’histoire de la technique est commandée par un « onirisme métaphysique»[11]– Brun, Jean, op. cit., p.131. / qu’il cherche à mettre en évidence à quatre niveaux.

 

Une critique de la déraison technicienne

 

Premièrement, au niveau des fondements intellectuels et méthodologiques du monde machinal. C’est dès l’Antiquité que les catégories de moteur, de nombre, de concept, de matière ont permis de construire une lecture opératoire du réel. Et Brun s’attache à montrer que l’élaboration de ces catégories est moins le fruit du progrès d’une rationalité objective que d’un parti pris ontologique qui rend possible la pensée technicienne (première partie du livre) :

Le conducteur de char romain et l’astronaute sont animés du même désir de conquérir l’espace. De l’utilisation du moulin à vent à celle de la centrale atomique, se retrouve le même désir de disposer d’une puissance sans cesse accrue. Des techniques de croisement et de greffe aux actuelles manipulations génétiques sur la cellule, se cache le même désir de devenir le maître de la vie.

« Des rêves que pouvaient faire naître les “propriétés” de la “pierre d’Hercule” aux théories de Newton et aux travaux permis par la dynamo électrique de Gramme, il y a filiation directe et non rupture. La technique, inspirée par le rêve, a cherché à contraindre des aimants à travailler entre eux pour les forcer à libérer leur énergie latente et pour la capturer. Certes, lorsque l’on étudie l’histoire des sciences et celle des techniques, on est tenté de parler d’obstacles épistémologiques qui retardèrent le développement du savoir. Les ruptures et les mutations paraissent sauter aux yeux car les découvertes semblent avoir transformé les types d’intelligibilité, les modes de vie et les structures socio-économiques. Mais, une fois de plus, il ne s’agit là que de la face apparente de l’iceberg. Sous sa partie immergée, peut se lire une profonde continuité qui revient au même : le conducteur de char romain et l’astronaute sont animés du même désir de conquérir l’espace. De l’utilisation du moulin à vent à celle de la centrale atomique, se retrouve le même désir de disposer d’une puissance sans cesse accrue. Des techniques de croisement et de greffe aux actuelles manipulations génétiques sur la cellule, se cache le même désir de devenir le maître de la vie. »[12]– Ibid., pp. 38-39. Signalons que les analyses de Michel Tibon-Cornillot sur l’imaginaire des biotechnologies prolongent les perspectives de Jean Brun. Tibon-Cornillot, Michel, Les corps … Continue reading

Pour Brun, il en va de même pour les techniques de l’énergie et de la mise en mouvement : « La mise au point du moteur et du transport de l’énergie, ces deux découvertes qui bouleversèrent le visage du monde et celui de l’homme, est l’aboutissement et la réalisation d’un rêve venu s’exprimer, sous la forme d’un système philosophique, dans la physique d’Aristote. Il n’y a pas de mythes dans l’aristotélisme, mais l’aristotélisme tout entier constitue la préfiguration onirique des intentionnalités qui devaient donner naissance au technicisme occidental. »[13]– Brun, Jean, Op. cit., p.42. /

 

Deuxièmement, au niveau de la genèse des techniques particulières. Considérant ensuite les applications des potentialités qui ont été ainsi dégagées à titre d’idées, Brun s’attache à montrer que la genèse de diverses techniques traduit une volonté de transmutation et de dépassement des cadres ontologiques de l’existence (deuxième partie).

C’est ce qu’il appelle le « Désir », qui est la force qui désigne les objectifs et qui met en mouvement le progrès technique.[14]NDLR : Lire la tribune libre d’Alain Gras, Qu’est-ce que le progrès technique ?, 26 août 2015. / En particulier, le progrès technique est animé par le désir de l’homme d’exercer une mainmise sur un espace au sein duquel il se sent perdu et exilé.

La machine a beaucoup plus qu’une histoire, elle possède une biographie qui s’enracine non pas dans cette donnée brute que l’on appelle, depuis Hume, “la nature humaine”, mais dans la tragédie où se déploie la condition humaine.

« Dans le prolongement d’une telle expérience vécue, sont venues s’inscrire les victoires sur l’espace rêvées d’abord, puis techniquement remportées par des véhicules à moteur dévorant les kilomètres sur terre, sur l’eau et dans les airs. Car, la conquête de l’espace n’a pas été motivée par des problèmes strictement utilitaires, ni simplement rendue possible par des théories scientifiques débouchant sur des applications pratiques. C’est l’existence, et non la vie, qui est à l’origine de l’épopée technique […]Si la science permet de pouvoir, elle implique un désir de puissance dont elle n’est que la servante. C’est ainsi que la machine a beaucoup plus qu’une histoire, elle possède une biographie qui s’enracine non pas dans cette donnée brute que l’on appelle, depuis Hume, “la nature humaine”, mais dans la tragédie où se déploie la condition humaine[15]NDLR : Lire le texte de Hannah Arendt, Penser ce que nous faisons, 25 mars 2017. / , et où l’homme demeure toujours aux prises avec son moi, avec les autres, avec le temps et avec l’espace. »[16]Op. cit., p.125. /

C’est pourquoi, « la conception, la fabrication et l’utilisation de la machine viennent s’inscrire, jusque dans leurs délires oniriques, au cœur des drames où sont impliqués le rêve, l’amour, la tentation, le désespoir et même la folie, accompagnés de tous les vertiges auxquels peut succomber une quête tendue vers des découvertes enivrantes. »[17]Op. cit., p.127. /

 

Un désir d’échapper à l’existence
et à la finitude

 

Troisièmement, au niveau de l’imaginaire technique. Ce n’est pas seulement l’histoire des techniques effectivement mises au point, c’est aussi l’histoire des machines rêvées, qui traduit la force de ce désir d’échapper aux cadres spatio-temporels de l’existence et de l’expérience de la réalité.

En effet, pour Brun, rien n’atteste mieux la vocation ontologisante de la technique que l’imaginaire délirant auquel la machine a donné naissance et dont l’analyse éclaire, en retour, les rapports que nous entretenons avec les techniques réelles : « Ce n’est pas un des moindres paradoxes du monde moderne sur lequel débouche le machinisme : données pour des outils travaillant efficacement et concrètement sur la matière, les machines sont maintenant tenues pour ces grandes magiciennes capables de brouiller les “cartes” du réel afin de les redistribuer, voire de les redessiner. »[18]Op. cit., p.368. /

l’esprit technicien a activement partie liée avec la violence.

Brun précise que c’est dans la violence de ce désir et dans l’intensité existentielle de nos rêves de surmonter l’existence et la finitude que « s’enracinent les acharnements qui cherchent à accélérer un progrès où la machine est chargée d’ouvrir les cercles, de faire disparaître l’identique, de tuer l’essence et l’existence du sujet, ainsi que celle de l’homme lui-même. »[19]Op. cit., p.328. /

Pour Brun, il y a une dimension onturgique de la technique, qui tient à ce que nous projetons sur elle notre désir de faire apparaître de nouvelles formes d’être. Ce qui explique que nous entretenons avec la puissance technicienne un rapport de fascination qui fait oublier toute prudence.[20]NDLR : Lire notre « Trois questions à… » Geneviève Azam : « Abandonner le délire prométhéen d’une maîtrise infinie du monde », 15 septembre 2018. /

Quatrièmement, au niveau des pratiques techniques. Brun s’attache à montrer que, non seulement la puissance mythogène de la technique rend aveugle aux « dégâts du progrès », mais, en outre, que l’esprit technicien a activement partie liée avec la violence. En effet, l’attente d’une transmutation de l’existence nourrit une impatience à l’égard des structures de cette existence et à l’égard des existants concrets et de leurs limites qui sont vécues comme des obstacles qu’il faut surmonter.

Dans Le retour de Dionysos, Brun montre comment ce désir de briser la cage du moi alimente toutes sortes de conduites pathologiques d’exaspération, dont il fait l’inventaire. Il montre comment l’obsession du dépassement des limites ontologiques de l’existence alimente toute une culture de la cruauté qui s’investit dans la puissance de transmutation de la technique pour donner lieu à ce qu’il appelle des « sabbats techniques » ou des « orgies techniques ».[21]– Voir le chapitre, très stimulant, intitulé « Dionysos et l’orgie technique », in Brun, Jean, Le retour de Dionysos, p.49. /

La puissance mythogène de la technique rend aveugle aux “dégâts du progrès”.

Dans Les masques du désir, Brun insiste sur « la vocation métaphysique de la technique, dont les applications utilitaires nous masquent la véritable portée ontologique et l’ambition sotériologique. »[22]Op. cit., p.211. / Dans le chapitre intitulé « Les transes techniques », il s’attache à montrer comment la technique est mobilisée par l’homme moderne pour mettre fin à l’expérience d’un moi individualisé et séparé.

Ainsi, Jean Brun nous propose une exploration des racines et des formes de l’imaginaire technique, qui montre que c’est par essence, et non par accident, que notre rapport à la technique recèle un risque de déshumanisation.

Tant que la puissance du désir agit à notre insu, sous le masque de la rationalité opératoire, aucune maîtrise de la technique n’est envisageable. C’est pourquoi, Brun nous invite à accomplir un incessant travail critique de démythologisation et de démystification de la technique.

Daniel Cérézuelle

> Photo de Une : Mysticpolitics / FlickR (Stelarc – Evolution)
> Char d’assaut en 1918 : Ernest Brooks / Wikicommons
> Humanoïdes : extrait de la série suédoise Real Humans / DR

 

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References

References
1 – Dard, Olivier et Moatti, Alexandre, « Aux origines du mot “transhumanisme” », in Futuribles, n°413, Paris 2016. /
2 NDLR : Consulter notre « Dossier spécial » : Le transhumanisme à l’épreuve du réel, 18 juillet 2018. /
3 – Mounier, Emmanuel, La petite peur du XXème siècle, Neuchâtel, La Baconnière, 1958. Ce texte peut être considéré comme le bréviaire de l’optimisme technophile français de l’après-guerre. /
4 NDLR : Lire (ou écouter) le discours d’Alexandre Grothendieck, Allons-nous continuer la recherche scientifique ?, 20 juin 2017. /
5 – Charbonneau, Bernard, Le système et le chaos, Paris, Economica, 1990. /
6 – Brun, Jean, La machine et le rêve, Paris, La Table ronde, 1992, p.17 /
7 Op. cit., p.324. /
8 Op. cit., p.63. /
9 NDLR : Lire la tribune libre d’Anne-Laure Boch, Où va la science ?, 15 décembre 2018. /
10 NDLR : Lire la tribune libre de Sylvie Catellin, L’imagination au laboratoire !, 1er décembre 2017. /
11 – Brun, Jean, op. cit., p.131. /
12 Ibid., pp. 38-39. Signalons que les analyses de Michel Tibon-Cornillot sur l’imaginaire des biotechnologies prolongent les perspectives de Jean Brun. Tibon-Cornillot, Michel, Les corps transfigurés. Mécanisation du vivant et imaginaire de la biologie, Paris, Seuil, 1992. /
13 – Brun, Jean, Op. cit., p.42. /
14 NDLR : Lire la tribune libre d’Alain Gras, Qu’est-ce que le progrès technique ?, 26 août 2015. /
15 NDLR : Lire le texte de Hannah Arendt, Penser ce que nous faisons, 25 mars 2017. /
16 Op. cit., p.125. /
17 Op. cit., p.127. /
18 Op. cit., p.368. /
19 Op. cit., p.328. /
20 NDLR : Lire notre « Trois questions à… » Geneviève Azam : « Abandonner le délire prométhéen d’une maîtrise infinie du monde », 15 septembre 2018. /
21 – Voir le chapitre, très stimulant, intitulé « Dionysos et l’orgie technique », in Brun, Jean, Le retour de Dionysos, p.49. /
22 Op. cit., p.211. /

2 Commentaires

  1. Jean-Francois HEROUARD
    21 avril 2020 à 16 h 32 min Répondre

    En mettant au centre le désir dans sa dimension onirique, Brun complète la réflexion de son ami Ellul. Chez celui-ci on trouve évidemment la notion d’ubris, mais pas autrement que dans un constat phénoménologique du sans limite, dépourvu de toute étiologie (sauf un sous-entendu biblique). Par ailleurs la production d’un Mythe de la technique découlant de cette origine complète l’emploi du mot “sacré”, qui reste flou chez Ellul, non-défini comme allant de soi.
    Ces éclairages me suffisent, sans avoir à recourir aux diableries évoquées par M. A. Morin.

  2. Le transhumanisme va bientôt avoir les moyens de changer l’être humain avec un eugénisme faustien. L’apocalypse de Jean 13 dans la bible est en train de se réaliser avec la marque de la bête qui va s’imposer à l’humanité dans l’indifférence générale (implant connecté de nano puce dans la main droite ou la tête et modification de l’ADN). La nouvelle créature hybride dite améliorée sera coupée de son Créateur et perdra son âme, elle pourra acheter et vendre par l’argent électronique (barres code des produits de consommation avec le nombre caché 666, il suffit de vérifier : la norme est curieusement passée au niveau mondial avec les 3 barres de garde des codes-barres qui sont visuellement des 6), être connectée à l’intelligence artificielle et vivra plus longtemps, mais : perdra son âme. Heureusement tout finit bien si on est informé de la manipulation, la vie est une succession de choix …

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