« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

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Bruno Canard : «Demander un médicament dès le lendemain d’une épidémie n’a aucun sens»

Bruno Canard : «Demander un médicament dès le lendemain d’une épidémie n’a aucun sens»

Bruno Canard est directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à l’Université Aix-Marseille. Sa spécialité : les coronavirus. Alors que la course mondiale aux médicaments et aux vaccins contre le Covid-19 fait rage, il souhaite faire entendre la « colère légitime » des scientifiques de la recherche publique, dont le travail pour répondre à l’urgence sanitaire n’est pas, selon lui, suffisamment reconnu par les gouvernements. Trois questions à un chercheur engagé contre le désengagement des pouvoirs publics dans la recherche sur les virus émergents.

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Laurent Aillet : «Reconnaître la vérité, c’est s’obliger à changer»

Laurent Aillet : «Reconnaître la vérité, c’est s’obliger à changer»

La pandémie actuelle de Covid-19 illustre-t-elle l’effondrement de notre civilisation ? Alors qu’à l’urgence sanitaire succède désormais une profonde crise socio-économique mondiale, les gouvernements ont toutes les peines du monde à relever les défis posés par les nouveaux risques systémiques globaux. Seront-ils prêts à affronter les chocs suivants, et notamment ceux causés par les dérèglements climatiques ? Trois questions à Laurent Aillet, expert en risques, président de l’association Adrastia et co-directeur, avec le journaliste Laurent Testot, de l’ouvrage collectif Collapsus (Albin Michel, 2020).

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Jacques Testart : «La gestion de l’urgence s’accorde mal avec la science»

Jacques Testart : «La gestion de l’urgence s’accorde mal avec la science»

Une opinion publique prise à témoin, des citoyens qui s’affrontent par études scientifiques interposées, des responsables politiques, sommés de prendre des décisions dans l’urgence, qui en appellent à l’avis des experts, etc. La controverse scientifique concernant la chloroquine et la polémique autour du professeur Didier Raoult se sont propagées comme une traînée de poudre dans l’espace public. Les citoyens s’intéresseraient-ils enfin, à la faveur de la crise sanitaire actuelle, à la recherche scientifique ? Et y aura-t-il un avant et un après-Covid-19 pour les chercheurs ? Trois questions à Jacques Testart, biologiste et « critique de science ».

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Que connaissons-nous vraiment des sciences ?

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NUCLÉAIRE, amiante, vache folle, clonage, ondes électromagnétiques – et autres nuisances quotidiennes –, produits chimiques, organismes génétiquement modifiés (OGM), Médiator, gaz de schiste, géo-ingénierie, biotechnologies, nanotechnologies, intelligence artificielle, transhumanisme…

Depuis quelques années déjà, les scandales médiatico-scientifiques, concernant les problématiques environnementales et les questions de santé publique, se multiplient.

Or, ces « affaires », de plus en plus conflictuelles, voire virulentes, interpellent et mobilisent au-delà du seul champ scientifique.

Davantage que les chercheurs et les experts, la société civile, les organisations non gouvernementales (ONG), les associations, chacun-e d’entre nous, « citoyen-ne-s ordinaires », sommes légitimes pour prendre part à ces controverses

En réalité, ces dossiers, qui dépassent le simple cadre des sciences, soulèvent de véritables questions sociales, politiques et éthiques. Des questions qui, fondamentalement, ont partie liée à notre démocratie comme à nos conditions d’existence :

La recherche scientifique répond-elle aux besoins de l’humanité ? Quelle est la responsabilité des scientifiques dans la « crise » sociale, politique, économique et écologique actuelle ? Les experts scientifiques ont-ils pris le pouvoir ? Les « progrès » scientifiques et techniques dépossèdent-ils les citoyens de leurs libertés fondamentales ?

Et bien d’autres questions encore…

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L’«intelligence végétale» pour repenser radicalement notre (rapport au) monde ?

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LE 24 NOVEMBRE DERNIER, Sciences Critiques a organisé une conférence-débat, à Paris, dans le cadre du Festival du livre et de la presse d’écologie (Felipé), consacrée à l’« intelligence » des plantes et intitulée : « L’intelligence végétale pour repenser radicalement notre (rapport au) monde ? ».

Près de 80 personnes ont participé à cet événement, en présence de François Bouteau, biologiste, maître de conférences à l’Université Paris 7-Denis Diderot, et Quentin Hiernaux, philosophe, chercheur au Fonds National Belge de la Recherche Scientifique (FNRS), coordinateur de l’ouvrage Philosophie du végétal (Éditions Vrin, 2018).

 

> Ci-dessous, l’enregistrement sonore de la table-ronde animée par Anthony Laurent dans son intégralité (1h 24′ 37″) :

 

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Yves Cochet : «Ce qu’il faut combattre, c’est l’esprit productiviste et scientiste»

Yves Cochet : «Ce qu’il faut combattre, c’est l’esprit productiviste et scientiste»

Depuis quelques années, la collapsologie suscite l’intérêt du grand public, des médias, des milieux militants, du monde universitaire, et jusqu’au personnel politique. Ancien ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin (2001-2002), député français puis député européen de 1997 à 2014, Yves Cochet vient de publier Devant l’effondrement. Essai de collapsologie (Les Liens qui libèrent). Trois questions à un homme politique, mathématicien de formation et écologiste de conviction, qui se revendique désormais comme « collapsologue ».

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Pourquoi (et comment) critiquer la technologie aujourd’hui ?

Pourquoi (et comment) critiquer la technologie aujourd’hui ?

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E 29 MAI dernier, Sciences Critiques a organisé deux conférences-débats, à Paris, consacrées à la technocritique et intitulées : « Pourquoi (et comment) critiquer la technologie à l’heure de la crise sociale et écologique ? Pour l’émergence d’une communauté technocritique ! ».

Près de 200 personnes ont participé à cet événement, en présence de : Jean-Baptiste Fressoz (historien), François Jarrige (historien), Alain Gras (socio-anthropologue), Paul Jorion (socio-anthropologue), Joël Decarsin (professeur et militant associatif), Célia Izoard (journaliste et activiste) et Cédric Biagini (éditeur).

Avec eux, nous avons abordé, entre autres sujets, l’histoire du mouvement technocritique en Europe, les imaginaires du progrès technique, l’apparition de l’Anthropocène comme conséquence de la « démesure technicienne », les effets et les méfaits du techno-capitalisme et enfin la nécessité de faire émerger une communauté technocritique aujourd’hui, à travers notamment le projet politique alternatif de la décroissance, l’action directe contre les machines ou encore le retour à une véritable culture humaniste.

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Annie Dequeker : «L’Université, ce n’est pas uniquement des enseignants et des étudiants»

Annie Dequeker : «L’Université, ce n’est pas uniquement des enseignants et des étudiants»

En 1975, est paru, au sein de la toute jeune Université Paris 7-Denis Diderot, le Module Enragé. A travers la publication de huit numéros, ce journal « éphémère » de critique interne d’une institution universitaire créée officiellement quatre ans plus tôt entendait donner la parole aux sans-voix de l’université : son personnel technique et administratif. Né à la suite d’un mouvement de grève, il illustre, à lui seul, les rapports de force et de domination existant dans les établissements d’enseignement et de recherche français. Trois questions à Annie Dequeker, rédactrice et illustratrice du Module Enragé.

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Geneviève Azam : «Abandonner le délire prométhéen d’une maîtrise infinie du monde»

Geneviève Azam : «Abandonner le délire prométhéen d’une maîtrise infinie du monde»

Dans sa visée civilisatrice et libératrice, la pensée humaniste occidentale a occulté, durant de longs siècles, la dimension naturelle des sociétés et des humains. Si, aujourd’hui, la nature revient en force, elle tend paradoxalement − et dangereusement − à disparaître, à travers les avancées technoscientifiques, au nom de l’émancipation et de l’égalité entre les êtres humains. Face à l’avènement d’un « monde cyborg », il devient urgent de renouer avec la fragilité constitutive de l’homme comme de la biosphère. Trois questions à Geneviève Azam, économiste à l’Université Toulouse-Jean-Jaurès et membre du Conseil scientifique d’Attac, auteur notamment de Osons rester humain. Les impasses de la toute-puissance (Les Liens qui libèrent, 2015).

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Le transhumanisme à l’épreuve du réel

Le transhumanisme à l’épreuve du réel

Depuis quelques années, le transhumanisme fait l’objet d’une hyper-médiatisation. Bon nombre d’articles de presse, de livres, de reportages, de documentaires, etc., lui sont régulièrement consacrés. Or, cette sur-médiatisation engendre une fascination pour l’idéologie transhumaniste en même temps qu’une banalisation de ses thèses. Dans ce contexte, Sciences Critiques propose une analyse critique − c’est-à-dire « clinique », rationnelle et désintéressée − des multiples enjeux (socio-politiques, économiques, technoscientifiques, anthropologiques, civilisationnels, etc.) soulevés par le transhumanisme, en décryptant les arguments avancés par ses pourfendeurs et ses promoteurs.
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