« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

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Des clés et des repères

Laurent Aillet : «Reconnaître la vérité, c’est s’obliger à changer»

Laurent Aillet : «Reconnaître la vérité, c’est s’obliger à changer»

La pandémie actuelle de Covid-19 illustre-t-elle l’effondrement de notre civilisation ? Alors qu’à l’urgence sanitaire succède désormais une profonde crise socio-économique mondiale, les gouvernements ont toutes les peines du monde à relever les défis posés par les nouveaux risques systémiques globaux. Seront-ils prêts à affronter les chocs suivants, et notamment ceux causés par les dérèglements climatiques ? Trois questions à Laurent Aillet, expert en risques, président de l’association Adrastia et co-directeur, avec le journaliste Laurent Testot, de l’ouvrage collectif Collapsus (Albin Michel, 2020).

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Jacques Testart : «La gestion de l’urgence s’accorde mal avec la science»

Jacques Testart : «La gestion de l’urgence s’accorde mal avec la science»

Une opinion publique prise à témoin, des citoyens qui s’affrontent par études scientifiques interposées, des responsables politiques, sommés de prendre des décisions dans l’urgence, qui en appellent à l’avis des experts, etc. La controverse scientifique concernant la chloroquine et la polémique autour du professeur Didier Raoult se sont propagées comme une traînée de poudre dans l’espace public. Les citoyens s’intéresseraient-ils enfin, à la faveur de la crise sanitaire actuelle, à la recherche scientifique ? Et y aura-t-il un avant et un après-Covid-19 pour les chercheurs ? Trois questions à Jacques Testart, biologiste et « critique de science ».

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Yves Cochet : «Ce qu’il faut combattre, c’est l’esprit productiviste et scientiste»

Yves Cochet : «Ce qu’il faut combattre, c’est l’esprit productiviste et scientiste»

Depuis quelques années, la collapsologie suscite l’intérêt du grand public, des médias, des milieux militants, du monde universitaire, et jusqu’au personnel politique. Ancien ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin (2001-2002), député français puis député européen de 1997 à 2014, Yves Cochet vient de publier Devant l’effondrement. Essai de collapsologie (Les Liens qui libèrent). Trois questions à un homme politique, mathématicien de formation et écologiste de conviction, qui se revendique désormais comme « collapsologue ».

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Annie Dequeker : «L’Université, ce n’est pas uniquement des enseignants et des étudiants»

Annie Dequeker : «L’Université, ce n’est pas uniquement des enseignants et des étudiants»

En 1975, est paru, au sein de la toute jeune Université Paris 7-Denis Diderot, le Module Enragé. A travers la publication de huit numéros, ce journal « éphémère » de critique interne d’une institution universitaire créée officiellement quatre ans plus tôt entendait donner la parole aux sans-voix de l’université : son personnel technique et administratif. Né à la suite d’un mouvement de grève, il illustre, à lui seul, les rapports de force et de domination existant dans les établissements d’enseignement et de recherche français. Trois questions à Annie Dequeker, rédactrice et illustratrice du Module Enragé.

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Geneviève Azam : «Abandonner le délire prométhéen d’une maîtrise infinie du monde»

Geneviève Azam : «Abandonner le délire prométhéen d’une maîtrise infinie du monde»

Dans sa visée civilisatrice et libératrice, la pensée humaniste occidentale a occulté, durant de longs siècles, la dimension naturelle des sociétés et des humains. Si, aujourd’hui, la nature revient en force, elle tend paradoxalement − et dangereusement − à disparaître, à travers les avancées technoscientifiques, au nom de l’émancipation et de l’égalité entre les êtres humains. Face à l’avènement d’un « monde cyborg », il devient urgent de renouer avec la fragilité constitutive de l’homme comme de la biosphère. Trois questions à Geneviève Azam, économiste à l’Université Toulouse-Jean-Jaurès et membre du Conseil scientifique d’Attac, auteur notamment de Osons rester humain. Les impasses de la toute-puissance (Les Liens qui libèrent, 2015).

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Jean-Christophe Coffin : «Il est légitime que les citoyens interpellent les scientifiques»

Jean-Christophe Coffin : «Il est légitime que les citoyens interpellent les scientifiques»

Le mouvement de contestation de Mai-68 n’a pas épargné la communauté scientifique. A l’instar des étudiants et des travailleurs engagés contre l’« ordre établi », des scientifiques critiques se sont mobilisés à l’époque pour faire entendre leur voix. Hiérarchies institutionnelles, « science pure », orientations de la recherche, participation citoyenne, etc. Les pratiques des chercheurs, comme la place et le rôle de l’institution et des savoirs scientifiques, furent radicalement remis en cause. Trois questions à Jean-Christophe Coffin, enseignant-chercheur en Histoire des Sciences et des Techniques à l’Université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis et au Centre A. Koyré à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

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La technologisation de la vie : du mythe à la réalité

La technologisation de la vie : du mythe à la réalité

Le déferlement technologique bouleverse notre vie quotidienne. Le travail, les relations familiales et amicales, les loisirs, etc. Quasiment plus aucun pan de l’existence humaine, individuelle comme collective, n’échappe désormais à l’emprise numérique. Or, cette « technologisation » de la vie et de la société − largement impensée − a des effets déterminants, voire des impacts préoccupants, et pour la plupart irréversibles, sur la nature, la santé, la politique et in fine sur le devenir de notre « communauté de vie et de destin ». Dans le cadre d’une séance publique, tenue en janvier dernier à l’Université du Bien Commun à Paris, Sciences Critiques était invité à dresser un constat critique de cet état de fait.

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Edgar Morin pense les mots de l’humanité

Edgar Morin pense les mots de l’humanité

Penseur de la complexité, le sociologue et philosophe Edgar Morin élabore une œuvre foisonnante. Au cœur de ses réflexions, l’homme, la civilisation humaine, la nature, la vie, la connaissance, le langage, la logique… Davantage reconnu du grand public que du monde scientifique, l’auteur de La Méthode fournit pourtant, du haut de ses 96 ans, des clés de compréhension pour penser le devenir de l’humanité. Pour lui, la « communauté humaine » se dirige inéluctablement vers deux futurs antinomiques mais inséparés : l’un « catastrophique » et l’autre « euphorique ».

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Rachida Lemmaghti : «L’université n’échappe pas aux violences sexistes et sexuelles»

Rachida Lemmaghti : «L’université n’échappe pas aux violences sexistes et sexuelles»

Présentes dans tous les milieux socio-professionnels, les violences sexistes et sexuelles touchent également l’enseignement supérieur et la recherche, dans des proportions similaires à celles observées dans le reste de la société. Si une prise de conscience se fait progressivement jour au sein du monde universitaire, la prise en charge des victimes comme les sanctions disciplinaires envers les auteur-e-s restent encore insuffisantes. Trois questions à Rachida Lemmaghti, juriste et responsable du Pôle Égalité Femmes-Hommes à l’Université Paris 7-Denis Diderot.

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Roland Gori : «La démocratie dans la recherche n’est pas pour demain»

Roland Gori : «La démocratie dans la recherche n’est pas pour demain»

« Publish or perish » (« publier ou périr » en français). L’expression n’a jamais été aussi vraie qu’aujourd’hui. Si la publication d’articles dans des revues scientifiques est devenue le « Graal » pour les chercheurs, cette injonction à la reconnaissance académique ne va pas sans poser problème vis-à-vis de leur travail et de la recherche elle-même. Trois questions à Roland Gori, psychanalyste et professeur de psychopathologie clinique à l’Université d’Aix-Marseille.

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