« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

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Des clés et des repères

Richard-Emmanuel Eastes : «Le complotisme est le symptôme des dérèglements du monde»

Richard-Emmanuel Eastes : «Le complotisme est le symptôme des dérèglements du monde»

D’où vient le phénomène complotiste contemporain ? Vitupéré par certains observateurs, qui attribuent son existence essentiellement à des dysfonctionnements cognitifs individuels – voire à une maladie mentale –, il est, au contraire, considéré par d’autres comme un phénomène avant tout social, révélateur d’une sorte de « désenchantement du monde ». Trois questions à Richard-Emmanuel Eastes, docteur en sciences de l’éducation et en philosophie, pour qui « les complotistes », terme de nos jours essentialisé, sont « souvent ceux qui expriment le plus fort esprit critique ».

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Scientist Rebellion : «Il n’est plus minuit moins cinq, mais minuit cinq passé»

Scientist Rebellion : «Il n’est plus minuit moins cinq, mais minuit cinq passé»

La fête (de la science) est finie. En France, le tout jeune mouvement de scientifiques engagés Scientist Rebellion (« Scientifiques en rébellion ») a profité de la grand-messe scientiste annuelle qu’est la Fête de la science pour mener des conférences-occupations ciblant « des lieux dans lesquels se décident des projets climaticides ou écocides ». Des mobilisations qui (in)augurent d’autres actions dans les semaines et les mois à venir, notamment en Allemagne. Trois questions à Manua, coordinateur de Scientist Rebellion pour la France.

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Le ministère de l’e-Education nationale

Le ministère de l’e-Education nationale

Fervent promoteur des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement, Jean-Michel Blanquer, qui a réussi l’exploit de demeurer ministre de l’Education nationale durant tout le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, a contribué à la prise de pouvoir rampante des géants du numérique et d’Internet – au premier rang desquels les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) – et des industriels de la tech sur la politique éducative nationale. Cette technologisation de l’éducation cible en premier lieu le travail quotidien des personnels, enseignants et administratifs, mais aussi désormais les cerveaux des élèves, nouveaux « cobayes » de la neuropédagogie.

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«Seule la non-puissance peut sauver le monde»

«Seule la non-puissance peut sauver le monde»

« Ce n’est ni la politique, ni l’économie, ni la finance, ni l’idéologie, ni les valeurs éthiques qui constituent le facteur déterminant des modes de vie au cours du XXème siècle, mais bien le phénomène technicien ». Un nouveau livre, signé Frédéric Rognon, professeur de philosophie des religions à la faculté de Théologie protestante de Strasbourg, présente et confronte les pensées foisonnantes de Jacques Ellul et Bernard Charbonneau, pour que, « au bord du gouffre, face à l’abîme, un fil de lumière perce les ténèbres de l’avenir. » Eclairant.

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La guerre des mondes

La guerre des mondes

Depuis plusieurs décennies maintenant, au-delà des scrutins électoraux qui, le plus souvent, déçoivent les espoirs qu’y placent les citoyens en quête de transformations profondes et structurelles, des luttes politiques prennent corps et se déploient sur plusieurs terrains et plusieurs fronts, dépassant le traditionnel clivage gauche-droite. Aujourd’hui plus que jamais, dans un contexte d’accélération de l’effondrement du vivant, deux camps s’affrontent dans une lutte virulente : les partisans d’un monde vivant contre les artisans d’un monde-cyborg. Cette guerre des mondes s’annonce comme le combat politique du XXIème siècle.

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Vincent Ball : «Il est très dangereux de libéraliser la recherche»

Vincent Ball : «Il est très dangereux de libéraliser la recherche»

Docteur en physique-chimie, Vincent Ball est professeur en sciences des matériaux à l’Université de Strasbourg. C’est en scientifique critique qu’il observe depuis plusieurs années, de l’intérieur, les évolutions de la recherche et de l’enseignement supérieur, entre influences du technoscientisme et emprise du néolibéralisme. Face à la « startupisation » du monde académique et au malaise ressenti par un nombre toujours plus important d’enseignants-chercheurs, il ouvre des pistes de réflexion et de résistance. Trois questions à un scientifique inflexible.

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Anne Rasmussen : «Les crises sanitaires exacerbent les problèmes structurels des sociétés»

Anne Rasmussen : «Les crises sanitaires exacerbent les problèmes structurels des sociétés»

Directrice d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et professeure en histoire des sciences à l’Université de Strasbourg, Anne Rasmussen étudie l’histoire sociale et culturelle des pratiques savantes et des savoirs biomédicaux. Comment l’histoire, et plus particulièrement l’histoire de la santé et de la médecine, peuvent-elles éclairer la crise politico-sanitaire du Covid-19 ? Trois questions à cette historienne, pour qui « l’histoire offre un répertoire d’expériences qui aide à l’intelligibilité des situations contemporaines ».

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Etienne Decroly : «Un moratoire sur les expériences de virologie dangereuses devrait être mis en place»

Etienne Decroly : «Un moratoire sur les expériences de virologie dangereuses devrait être mis en place»

Plus d’un an après le début de la pandémie mondiale de Covid-19, l’origine du Sars-Cov-2 n’a toujours pas été établie scientifiquement. Le nouveau coronavirus est-il d’origine animale ? A-t-il été produit en laboratoire ? Ou les deux ? Pour Etienne Decroly, virologue et directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), les chercheurs, comme la société civile, doivent s’emparer de la question des risques liés aux expériences sur les virus et, plus globalement, au développement des biotechnologies. Trois questions à un scientifique lanceur d’alerte.

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Marylène Patou-Mathis : «Les hommes préhistoriques étaient aussi des femmes»

Marylène Patou-Mathis : «Les hommes préhistoriques étaient aussi des femmes»

Marylène Patou-Mathis est préhistorienne et directrice de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). S’appuyant sur les dernières découvertes de sa discipline et l’analyse des idées reçues que véhicule, encore aujourd’hui, la littérature savante, la chercheuse pose les bases d’une autre histoire des femmes à travers le temps, plus proche de la réalité car débarrassée des préjugés sexistes. Trois questions à l’autrice de L’Homme préhistorique est aussi une femme. Une histoire de l’invisibilité des femmes (Editions Allary, 2020).

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Mais que font les universitaires ?

Mais que font les universitaires ?

« Mais que font les universitaires ? Dans un monde ravagé par la croissance industrielle sans limite, les thèses de la décroissance n’ont jusqu’à présent guère intéressé la plupart des chercheurs en “sciences sociales”. Comment l’expliquez-vous ? » Le journal La Décroissance a consacré les pages « Débat » de son numéro de novembre à la place dévolue aux thèses de la décroissance dans les milieux universitaires. Sciences Critiques était invité à faire part de ses réflexions.

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