8 JUIN dernier, Sciences Critiques a organisé une soirée-débat, à Paris, consacrée au transhumanisme et intitulée « Le transhumanisme, entre critiques et résistances ». Plus de 80 personnes ont participé à cet événement, en présence de Roland Gori (psychanalyste), Jean-Michel Besnier (philosophe), Philippe Borrel (réalisateur), Anne-Laure Boch (neurochirurgien), Cédric Sauviat (polytechnicien) et Sarah Dubernet (infirmière).
Né de la convergence des nanotechnologies, des biotechnologies, des technologies de l’information et des sciences cognitives (NBIC), le projet transhumaniste, qui vise à « augmenter » l’être humain − voire à le remplacer par un post-humain −, se développe imperceptiblement et insidieusement au cœur des laboratoires et des start-ups des pays industrialisés, de la Silicon Valley (Etats-Unis) à la Chine, en passant par l’Europe.
Or, cette idéologie, cette « nouvelle religion » (Laurent Alexandre), qui tend à bouleverser le devenir de l’humanité, progresse sans qu’aucun débat démocratique et citoyen n’ait jamais eu lieu.
Face au déferlement incontrôlé du transhumanisme et aux enjeux (socio-politiques, économiques, technoscientifiques, anthropologiques, civilisationnels, etc.) qu’il soulève, l’élaboration collective et la diffusion de réflexions éthiques et d’une véritable pensée critique sont devenues aujourd’hui une nécessité − voire une urgence politique − pour initier et nourrir le débat démocratique et citoyen. continuer la lecture →
Le mouvement de contestation de Mai-68 n’a pas épargné la communauté scientifique. A l’instar des étudiants et des travailleurs engagés contre l’« ordre établi », des scientifiques critiques se sont mobilisés à l’époque pour faire entendre leur voix. Hiérarchies institutionnelles, « science pure », orientations de la recherche, participation citoyenne, etc. Les pratiques des chercheurs, comme la place et le rôle de l’institution et des savoirs scientifiques, furent radicalement remis en cause. Trois questions à Jean-Christophe Coffin, enseignant-chercheur en Histoire des Sciences et des Techniques à l’Université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis et au Centre A. Koyré à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).
Le déferlement technologique bouleverse notre vie quotidienne. Le travail, les relations familiales et amicales, les loisirs, etc. Quasiment plus aucun pan de l’existence humaine, individuelle comme collective, n’échappe désormais à l’emprise numérique. Or, cette « technologisation » de la vie et de la société − largement impensée − a des effets déterminants, voire des impacts préoccupants, et pour la plupart irréversibles, sur la nature, la santé, la politique et in fine sur le devenir de notre « communauté de vie et de destin ». Dans le cadre d’une séance publique, tenue en janvier dernier à l’Université du Bien Commun à Paris, Sciences Critiques était invité à dresser un constat critique de cet état de fait.
Penseur de la complexité, le sociologue et philosophe Edgar Morin élabore une œuvrefoisonnante. Au cœurde ses réflexions, l’homme, la civilisation humaine, la nature, la vie, la connaissance, le langage, la logique… Davantage reconnu du grand public que du monde scientifique, l’auteur de La Méthode fournit pourtant, du haut de ses 96 ans, des clés de compréhension pour penser le devenir de l’humanité. Pour lui, la « communauté humaine » se dirige inéluctablement vers deux futurs antinomiques mais inséparés : l’un « catastrophique » et l’autre « euphorique ».
E 25 NOVEMBRE dernier, Sciences Critiques a organisé une table-ronde, à Paris, dans le cadre du Festival du livre et de la presse d’écologie, consacrée aux organismes génétiquement modifiés (OGM) et intitulée « OGM : du labo à l’assiette ». Plus d’une cinquantaine de personnes ont participé à cet événement, en présence de Gilles-Eric Séralini, chercheur et professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen, et Bénédicte Bonzi, présidente de l’association de « veille citoyenne » Inf’OGM et membre de la commission Agriculture de l’ONG Les Amis de la Terre France.
Révélations des « Monsanto Papers », Tribunal international citoyen contre Monsanto, accords de libre-échange TAFTA et CETA, « nouveaux OGM » issus des nouvelles techniques du génie génétique, États généraux de l’alimentation en France, ré-autorisation du glyphosate en Europe… Depuis quelques mois, les OGM défraient − à nouveau − la chronique.
Technologies issues des laboratoires de recherche depuis les années 1970, les OGM se retrouvent aujourd’hui dans la nature… et jusque dans nos assiettes ! Faut-il s’en inquiéter ? Existe-t-il des risques pour les consommateurs ? Les OGM peuvent-ils nourrir le monde ? A qui profitent-ils ? Comment en est-on arrivé là ?
Ci-dessous, la vidéo de la table-ronde dans son intégralité :
Présentes dans tous les milieux socio-professionnels, les violences sexistes et sexuelles touchent également l’enseignement supérieur et la recherche, dans des proportions similaires à celles observées dans le reste de la société. Si une prise de conscience se fait progressivement jour au sein du monde universitaire, la prise en charge des victimes comme les sanctions disciplinaires envers les auteur-e-s restent encore insuffisantes. Trois questions à Rachida Lemmaghti, juriste et responsable du Pôle Égalité Femmes-Hommes à l’Université Paris 7-Denis Diderot.
« Publish or perish » (« publier ou périr » en français). L’expression n’a jamais été aussi vraie qu’aujourd’hui. Si la publication d’articles dans des revues scientifiques est devenue le « Graal » pour les chercheurs, cette injonction à la reconnaissance académique ne va pas sans poser problème vis-à-vis de leur travail et de la recherche elle-même. Trois questions à Roland Gori, psychanalyste et professeur de psychopathologie clinique à l’Université d’Aix-Marseille.
Quelle place et quel rôle les candidat-e-s à l’élection présidentielle réservent-ils à la science ? Dans le contexte social et écologique actuel, les enjeux sociétaux soulevés par la recherche scientifique et le développement technologique font-ils partie de leurs priorités politiques ? Et, si oui, pour quel(s) projet(s) de société ? Sciences Critiques décrypte les programmes des candidat-e-s concernant l’énergie, la santé et le numérique, en donnant également la parole aux scientifiques et aux citoyen-ne-s.
Nucléaire, énergies renouvelables, transition et mix énergétiques, etc. Cause principale du dérèglement climatique en cours, l’exploitation des ressources d’énergie fossile (pétrole, charbon et gaz) est à terme condamnée. Quelles sont, d’après les candidat-e-s, les solutions alternatives concrètes et durables à mettre en œuvre, dès la prochaine mandature, pour répondre aux enjeux que pose déjà une consommation énergétique française et mondiale grandissante ?
Organismes génétiquement modifiés (OGM), pesticides, perturbateurs endocriniens, industrie agro-alimentaire, principe de précaution, etc. Conséquence directe de la dégradation de l’environnement, la santé humaine est aujourd’hui en danger. Face à l’augmentation des maladies chroniques (cancer, diabète, etc.), mais aussi des scandales sanitaires, que proposent les candidat-e-s pour encadrer la production et la consommation alimentaires, et préserver ainsi la santé des Français-e-s ?