30 mars 2019
Les « instruments de marché » sont vus comme des outils aptes à préserver la nature. Or, l’extension du domaine de la finance à la nature n’est pas neutre. Elle a et aura des effets directs et concrets, ainsi que d’autres plus indirects mais tout aussi nuisibles. Tout d’abord, plus il y aura de dispositifs de valorisation de la nature, plus le mouvement d’accaparemment des terres s’accélèrera. Ensuite, seuls seront protégés les fonctions, écosystèmes et espèces qui sont directement utiles à Homo Sapiens. Enfin, une telle approche approfondit encore la réification de la nature et l’anthropocentrisme qui lui est consubstantiel. En bref, la financiarisation des « services écosystémiques » est une impasse.
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10 octobre 2018
Une vie comme insensiblement et littéralement mise sous tutelle émerge par la grâce de l’intelligence artificielle nous indiquant de son index, tel le Pantocrator, le Christ en majesté, la bonne voie à emprunter. Dorénavant, nous attendons des processeurs qu’ils nous gouvernent avec maestria, qu’ils nous délivrent du fardeau que nous endurons depuis l’aube des temps qui pourtant constituait jusqu’à peu le sel de la vie et de notre relation au monde : celui de devoir à tout instant nous prononcer, nous engager, bref, de mettre en jeu notre responsabilité.
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18 juillet 2018
Depuis quelques années, le transhumanisme fait l’objet d’une hyper-médiatisation. Bon nombre d’articles de presse, de livres, de reportages, de documentaires, etc., lui sont régulièrement consacrés. Or, cette sur-médiatisation engendre une fascination pour l’idéologie transhumaniste en même temps qu’une banalisation de ses thèses. Dans ce contexte, Sciences Critiques propose une analyse critique − c’est-à-dire « clinique », rationnelle et désintéressée − des multiples enjeux (socio-politiques, économiques, technoscientifiques, anthropologiques, civilisationnels, etc.) soulevés par le transhumanisme, en décryptant les arguments avancés par ses pourfendeurs et ses promoteurs.
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18 juillet 2018
D’où vient le transhumanisme ? Sur quels terreaux idéologiques prospère-t-il ? Quelles en sont les influences et les références politiques et culturelles ? Quel rôle ont joué la cybernétique après la Seconde Guerre mondiale et la contre-culture hippie dans les années 1960-1970 ? Avec l’historien Franck Damour, nous abordons dans cette émission l’histoire récente du transhumanisme ainsi que ses fondements imaginaires et ses représentations culturelles.
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18 juillet 2018
En quoi consistent les recherches dans les domaines convergents des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’intelligence artificielle et des neurosciences (NBIC) ? Quels en sont les risques ? Les transhumanistes jouent-ils aux apprentis-sorciers ? Avec les scientifiques critiques Jacques Testart et François Berger, nous dressons dans cette émission un état des lieux des recherches en cours, tout en questionnant la responsabilité des chercheurs.
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18 juillet 2018
Le transhumanisme est-il une impérieuse nécessité ? L’être humain est-il à ce point médiocre qu’il faille impérativement l’« augmenter » ? Les « faiblesses » de l’homme sont-elles une erreur de la nature ? Et les citoyens, ont-ils leur mot à dire ? Avec l’ancien député écologiste Noël Mamère et le philosophe et psychanalyste Miguel Benasayag, nous nous penchons dans cette émission sur la place et le rôle du politique, de la législation, de la démocratie et de l’éthique face au transhumanisme, tout en en dessinant les alternatives possibles.
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8 juillet 2018
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8 JUIN dernier, Sciences Critiques a organisé une soirée-débat, à Paris, consacrée au transhumanisme et intitulée « Le transhumanisme, entre critiques et résistances ». Plus de 80 personnes ont participé à cet événement, en présence de Roland Gori (psychanalyste), Jean-Michel Besnier (philosophe), Philippe Borrel (réalisateur), Anne-Laure Boch (neurochirurgien), Cédric Sauviat (polytechnicien) et Sarah Dubernet (infirmière).
Né de la convergence des nanotechnologies, des biotechnologies, des technologies de l’information et des sciences cognitives (NBIC), le projet transhumaniste, qui vise à « augmenter » l’être humain − voire à le remplacer par un post-humain −, se développe imperceptiblement et insidieusement au cœur des laboratoires et des start-ups des pays industrialisés, de la Silicon Valley (Etats-Unis) à la Chine, en passant par l’Europe.
Or, cette idéologie, cette « nouvelle religion » (Laurent Alexandre), qui tend à bouleverser le devenir de l’humanité, progresse sans qu’aucun débat démocratique et citoyen n’ait jamais eu lieu.
Face au déferlement incontrôlé du transhumanisme et aux enjeux (socio-politiques, économiques, technoscientifiques, anthropologiques, civilisationnels, etc.) qu’il soulève, l’élaboration collective et la diffusion de réflexions éthiques et d’une véritable pensée critique sont devenues aujourd’hui une nécessité − voire une urgence politique − pour initier et nourrir le débat démocratique et citoyen.
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29 juin 2018
Pièces et Main-d’Œuvre (PMO) est un collectif créé en 2003, engagé dans une critique radicale de la recherche scientifique et du complexe militaro-industriel, se définissant comme un « atelier de bricolage pour la construction d’un esprit critique grenoblois ». A travers leurs enquêtes, leurs recherches et leurs écrits, ils s’opposent au système technicien et dénoncent ce qu’il a d’intrinsèquement mortifère. Leur dernier ouvrage, paru en septembre 2017, est le Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme (Editions Service compris), un appel à la résistance contre ce « néo-nazisme surgi des laboratoires ».
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16 juin 2018
Pourfendre le nucléaire, les organismes génétiquement modifiés (OGM), la télésurveillance, les puces RFID ou l’addiction aux écrans, c’est passer à côté de l’essentiel, ne viser que « les » techniques, jamais « la » technique dans son ensemble, l’idéologie à l’œuvre derrière la supercherie intellectuelle nommée « humanisme ». C’est donc une « défaite de la pensée » qui nous rend inconséquents et impotents. La technique était l’enjeu du XXème siècle. Elle est devenue la fatalité du XXIème siècle. L’émergence d’une communauté technocritique semble la condition minimale pour ne pas céder au fatalisme.
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9 juin 2018
Le mouvement de contestation de Mai-68 n’a pas épargné la communauté scientifique. A l’instar des étudiants et des travailleurs engagés contre l’« ordre établi », des scientifiques critiques se sont mobilisés à l’époque pour faire entendre leur voix. Hiérarchies institutionnelles, « science pure », orientations de la recherche, participation citoyenne, etc. Les pratiques des chercheurs, comme la place et le rôle de l’institution et des savoirs scientifiques, furent radicalement remis en cause. Trois questions à Jean-Christophe Coffin, enseignant-chercheur en Histoire des Sciences et des Techniques à l’Université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis et au Centre A. Koyré à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).
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