« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

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Des clés et des repères

Roger Lenglet : «La recherche scientifique s’est laissée aliéner par l’argent»

Roger Lenglet : «La recherche scientifique s’est laissée aliéner par l’argent»

[Retour à la Une*] Spécialiste des nanotechnologies et, plus généralement, de l’influence des lobbies industriels sur la recherche scientifique et les politiques de santé publique, le philosophe et journaliste d’investigation Roger Lenglet incarne un autre journalisme scientifique. « La vulgarisation a une vocation critique bien plus fondamentale qu’on ne le croit vulgairement », écrit-il. C’est ce regard qu’il cultive, depuis une trentaine d’années maintenant, à travers de nombreux ouvrages, en particulier contre les dénis du monde de la recherche et de l’industrie. Trois questions à un journaliste scientifique engagé et sensible.

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Annie Dequeker : «L’Université, ce n’est pas uniquement des enseignants et des étudiants»

Annie Dequeker : «L’Université, ce n’est pas uniquement des enseignants et des étudiants»

[Retour à la Une*] En 1975, est paru, au sein de la toute jeune Université Paris 7-Denis Diderot, le Module Enragé. A travers la publication de huit numéros, ce journal « éphémère » de critique interne d’une institution universitaire créée officiellement quatre ans plus tôt entendait donner la parole aux sans-voix de l’université : son personnel technique et administratif. Né à la suite d’un mouvement de grève, il illustre, à lui seul, les rapports de force et de domination existant dans les établissements d’enseignement et de recherche français. Trois questions à Annie Dequeker, rédactrice et illustratrice du Module Enragé.

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Geneviève Azam : «Abandonner le délire prométhéen d’une maîtrise infinie du monde»

Geneviève Azam : «Abandonner le délire prométhéen d’une maîtrise infinie du monde»

[Retour à la Une*] Dans sa visée civilisatrice et libératrice, la pensée humaniste occidentale a occulté, durant de longs siècles, la dimension naturelle des sociétés et des humains. Si, aujourd’hui, la nature revient en force, elle tend paradoxalement − et dangereusement − à disparaître, à travers les avancées technoscientifiques, au nom de l’émancipation et de l’égalité entre les êtres humains. Face à l’avènement d’un « monde cyborg », il devient urgent de renouer avec la fragilité constitutive de l’homme comme de la biosphère. Trois questions à Geneviève Azam, économiste à l’Université Toulouse-Jean-Jaurès et membre du Conseil scientifique d’Attac, auteur notamment de Osons rester humain. Les impasses de la toute-puissance (Les Liens qui libèrent, 2015).

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Appel de scientifiques contre un nouveau programme nucléaire

Appel de scientifiques contre un nouveau programme nucléaire

A l’initiative de membres du Groupement de Scientifiques pour l’Information sur l’Energie Nucléaire (GSIEN) et de l’association Global Chance, de médecins, d’enseignantes et d’enseignants, d’ingénieures et d’ingénieurs, d’universitaires et de chercheurs, est lancé cet appel à refuser tout nouveau programme nucléaire, imposé et qui engagerait l’avenir de notre pays sur le très long terme.

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Bataille des savoirs au Moulin des Laumes : de l’administration à l’autonomie

Bataille des savoirs au Moulin des Laumes : de l’administration à l’autonomie

Alors que les sociétés occidentales contemporaines ont confié la gestion de toutes les sphères de l’existence à l’expertise d’une superstructure industrialo-capitaliste, se réapproprier la fabrique de la vie quotidienne est un engagement éminemment politique. Ce cheminement vers l’autonomie, c’est celui qu’Itto et Alexis ont voulu suivre en restaurant le moulin à eau dans lequel iels habitent en Bourgogne-Franche-Comté. C’était sans compter sur l’hégémonie des savoirs institutionnalisés, qui met à l’épreuve la légitimité de leur démarche empirique. Reportage.

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«Bifurquons ! Désertons !» Revivez la rencontre-débat du 25 avril dernier à Paris

* * *
 
Sciences Critiques organisait, le 25 avril dernier, une rencontre-débat sur le mouvement de désertion des jeunes ingénieurs, à La Générale, à Paris, dans le cadre des « Mardis informels de La Générale ». Plus de 80 personnes y ont participé.
 
Dans le contexte actuel de « guerre sociale » ravivée par la réforme des retraites, et alors que la question du travail est de retour avec un mouvement social d’ampleur, les jeunes ingénieurs et ingénieures qui avaient appelé à « bifurquer » en 2022 renouvellent leur appel à la désertion… et à la riposte !
 
Désireux de « donner des perspectives » et d’« élargir le front de la contestation », tout en « sortant des oppositions stériles », ils souhaitent désormais « construire un mouvement large et transversal de démissionnaires solidaires », pour « installer un nouveau rapport de force ! »
 
Refuser de parvenir, rompre l’isolement face aux ravages de la civilisation techno-industrielle, rejoindre les luttes sociales et écologistes en cours. Telles sont quelques-unes des pistes que nous proposent ces ingénieurs critiques et que nous vous invitons à discuter ensemble.
 
> Avec :
– Lola Keraron, ingénieure « agro-déserteuse » (diplômée d’AgroParisTech), membre du collectif « Des Agros qui bifurquent ».
Romain Boucher, ingénieur déserteur (diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Mines de Saint-Etienne), co-fondateur de l’association « Vous n’êtes pas seuls ».
 

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Étudiants, salariés, retraités, sans emplois… Désertons !

Étudiants, salariés, retraités, sans emplois… Désertons !

En 2022, beaucoup d’encre a coulé au sujet de la désertion des plus diplômé·es, souvent dans la confusion et la superficialité. Dans un contexte de mouvement social d’ampleur – violemment réprimé – contre une réforme des retraites qui considère les êtres comme des ressources productivistes, nous voulons préciser pourquoi nous avons choisi de déserter, dans l’idée de donner des perspectives et d’élargir le front de la contestation.

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Laurent Toubiana : «L’épidémie de Covid-19 a engendré un monstre»

Laurent Toubiana : «L’épidémie de Covid-19 a engendré un monstre»

Épidémiologiste et docteur en physique, Laurent Toubiana est chercheur à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), où il dirige une équipe de recherche au sein du Laboratoire d’Informatique Médicale et d’Ingénierie des Connaissances. Il est par ailleurs le fondateur et le directeur de l’Institut de Recherche pour la Valorisation des Données de Santé, qui propose d’analyser les données médicales relatives aux épidémies. Pour lui, l’épidémie de Covid-19 est loin d’avoir été la plus grave dans l’histoire des sociétés modernes occidentales. Trois questions à un scientifique critique.

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Le forçage génétique, «un pouvoir de domestication de la totalité du vivant»

Le forçage génétique, «un pouvoir de domestication de la totalité du vivant»

La recherche en génie génétique explose ces dernières années. L’un de ses derniers avatars, encore largement méconnu – le forçage génétique –, passionne et inquiète par ses potentielles répercutions sociales, biologiques, militaires et commerciales. Dans le premier rapport international sur le forçage génétique, trois groupes de scientifiques dressent un état des lieux de cette technologie. « Le forçage génétique impose une attention urgente », note leur rapport, qui, en conclusion, ouvre des pistes pour s’opposer à son développement.

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Régis Aubry : «Le système de soins actuel favorise une forme de maltraitance par défaut d’humanité»

Régis Aubry : «Le système de soins actuel favorise une forme de maltraitance par défaut d’humanité»

Dans un avis rendu public fin 2022 et remis au ministre de la Santé, François Braun, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) tire les « leçons de la crise sanitaire et hospitalière ». Selon le CCNE, l’épidémie de Covid-19 a révélé une « crise morale » au sein de l’hôpital public et la souffrance des professionnels de santé. Parmi les maux qui touchent le système de santé français : la « technicisation » accrue de la pratique soignante, qui privilégie les actes techniques au détriment de la relation de soin. Trois questions à Régis Aubry, chef du service de soins palliatifs du centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon et rapporteur de l’avis du CCNE.

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