D’où vient le transhumanisme ? Sur quels terreaux idéologiques prospère-t-il ? Quelles en sont les influences et les références politiques et culturelles ? Quel rôle ont joué la cybernétique après la Seconde Guerre mondiale et la contre-culture hippie dans les années 1960-1970 ? Avec l’historien Franck Damour, nous abordons dans cette émission l’histoire récente du transhumanisme ainsi que ses fondements imaginaires et ses représentations culturelles.
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> Écoutez notre émission de web-radio consacrée aux origines du transhumanisme (43’36), avec :
– Franck Damour, agrégé d’Histoire, chercheur associé à l’Université Catholique de Lille, auteur de La tentation transhumaniste (Editions Salvator, 2015)
Présentation : Céline Moncel / Réalisation : Benjamin de Radio Chez Watt, Gautier Demouveaux, Edouard V. Piely et Gary Libot / Génériques et lecture de l’extrait de Frankenstein ou le Prométhée moderne : Léa Bussek
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Avec Franck Damour, nous revenons, entre autres sujets, sur les origines du mot « transhumanisme », pour aborder ensuite les nombreux liens qui se sont noués entre l’imaginaire transhumaniste et la culture populaire, à travers notamment la littérature et le cinéma de science-fiction. Sans oublier les alertes visionnaires émises par plusieurs penseurs et auteurs critiques. Nous revenons également sur les affinités − insoupçonnées − entre la contre-culture californienne et la cyber-culture de la Silicon Valley, pour découvrir enfin les principaux idéologues transhumanistes.
> Écoutez, en intégralité, notre entretien avec Gérard Dubey (34’06), sociologue, co-auteur de Dans la peau d’un pilote de chasse. Le spleen de l’homme-machine (PUF, 2016) :
« Il y a une extension du domaine de l’automatisation »
> Photo de Une : Dans la mythologie juive, le Golem est un être artificiel, généralement humanoïde, fait d’argile, incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, façonné afin d’assister ou défendre son créateur (source : Wikipédia).
> Photo-portrait de Franck Damour : Gary Libot / Sciences Critiques
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9 octobre 2019 à 18 h 13 min
Ne peut-on pas voir là, avec l’effondrement de la civilisation techno-scientiste en cours, l’aboutissement d’un dérapage incontrôlé intervenu au néolithique avec la domestication de l’Homme? Une faillite philosophique et intellectuelle de la sous-espèce invasive soudainement apparue: sapiens familiaris, n’ayant de cesse de se distancier et d’éliminer l’espèce souche, sapiens sylvestris, et toute référence à son incontournable réalité organique, à son appartenance à la Nature?
Une sorte de dérive des incontinents, aveuglés par la découverte d’une puissance les conduisant à une illusion démiurgique se cognant inévitablement à l’insupportable dichotomie d’une finitude indépassable. Choc psychologique les entrainant dans des “passions tristes”… dévastatrices. La “volonté de puissance”, le désir de se rendre’ “maître et possesseur de la Nature”, le rêve puéril de s’affranchir de ses lois fondamentales…la haine du vivant et donc de soi, faute de pouvoir dissocier la vie de la mort. Sous-espèce juvénile qui semble ne pas devoir franchir le cap de son adolescence, âge ingrat et à haut risque.