En quoi consistent les recherches dans les domaines convergents des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’intelligence artificielle et des neurosciences (NBIC) ? Quels en sont les risques ? Les transhumanistes jouent-ils aux apprentis-sorciers ? Avec les scientifiques critiques Jacques Testart et François Berger, nous dressons dans cette émission un état des lieux des recherches en cours, tout en questionnant la responsabilité des chercheurs.
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> Écoutez notre émission de web-radio consacrée aux laboratoires du transhumanisme (1h02’22), avec :
– Jacques Testart, biologiste, « père scientifique » du premier bébé-éprouvette français, « critique de science »[1]− Lire la tribune libre de Jacques Testart, Pourquoi et comment être « critique de science » ?, 16 février 2015, ainsi que notre « Grand Entretien » avec lui : « Il faut prendre le mal à … Continue reading, président d’honneur de l’association Sciences Citoyennes, co-auteur de Au péril de l’humain. Les promesses suicidaires des transhumanistes (Seuil, 2018)
– François Berger, neuro-oncologue, médecin-chercheur au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Grenoble, directeur du Brain Tech Lab, ancien directeur de Clinatec
Présentation : Céline Moncel / Réalisation : Benjamin de Radio Chez Watt, Gautier Demouveaux, Edouard V. Piely et Gary Libot / Génériques : Léa Bussek
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Avec Jacques Testart et François Berger, nous décryptons les différents travaux de recherche − en cours et à venir − menés dans les laboratoires privés mais aussi publics des pays industrialisés, des Etats-Unis à la Chine, en passant par l’Europe. Nous évoquons également le rôle décisif des « Gafam » (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) dans l’expansion mondiale du transhumanisme. « Cheval de Troie » de l’idéologie transhumaniste, les « progrès » scientifiques et technologiques, dans le domaine de la santé tout particulièrement, sont soumis à l’analyse critique de nos deux invités.
Avec eux, nous discutons des limites de la médecine, entre soins et « augmentation », ainsi que de la responsabilité éthique − individuelle et collective − des chercheurs. Les notions de « science lente » et de « principe de surveillance » sont convoquées au passage. Par ailleurs, nous analysons l’imaginaire entrepreneurial ainsi que le récit des partisans de la numérisation de l’existence humaine, pour donner à voir enfin l’idéologie techno-libérale sous-jacente dans le discours politique en France. Une idéologie pernicieuse qui se diffuse au mépris notamment des limites écologiques de la planète.
> Écoutez, en intégralité, nos entretiens avec Didier Coeurnelle (46’07), vice-président de l’Association Française Transhumaniste-Technoprog :
« Il faut pousser la recherche jusqu’à une vie sans limitation de durée »
Et Aidan O’Brien et Bertrand Bussac (39’12), co-fondateurs de l’Université de la Singularité à Bordeaux :
« Il y a une forme d’addiction à la technologie dont on ne pourra jamais sevrer l’humanité »
> Photos-portraits de Jacques Testart et François Berger : Gary Libot / Sciences Critiques
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References
↑1 | − Lire la tribune libre de Jacques Testart, Pourquoi et comment être « critique de science » ?, 16 février 2015, ainsi que notre « Grand Entretien » avec lui : « Il faut prendre le mal à la racine », 30 mai 2017. / |
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24 janvier 2022 à 22 h 40 min
Le transhumanisme va bientôt avoir les moyens de changer l’être humain avec un eugénisme faustien. L’apocalypse de Jean 13 :16 dans la bible est en train de se réaliser avec la marque de la bête qui va s’imposer à l’humanité dans l’indifférence générale (implant connecté de nano puce dans la main droite ou la tête et modification de l’ADN humain). La nouvelle créature hybride dite améliorée résistera aux nouveaux virus, sera coupée de son Créateur et perdra son âme, elle pourra acheter et vendre par l’argent électronique (barres code des produits de consommation avec le nombre caché 666, il suffit de vérifier : la norme est passée au niveau mondial avec les 3 barres de garde des codes-barres qui sont visuellement des 6 pour des raisons obscures), être connectée à l’intelligence artificielle et vivra plus longtemps, mais : perdra son âme. Heureusement tout finit bien si on refuse, la vie est une succession de choix …
25 janvier 2022 à 15 h 21 min
Jean,
Rien à voir avec la bible puisque c’est de la pure science à la base, on vous le répète assez. Le transhumanisme, c’est l’obsolescence programmée des machines ramené au corps humain : on passe plus de temps à
– râler dessus quand ça ne tombe pas en marche ou infecté par un malware,
– lorgner sur les options inutiles, donc indispensables, de ses voisins, collègues, amis, etc.,
– mettre à jour en permanence du code moisi pondu à la va vite par des types fonctionnant au ralenti (non transhumanistes, car les augmentés seront trop au-dessus de tout ça, le DIY c’est pour les gueux voyons),
– réfléchir à l’achat du prochain modèle pas encore couché sur le papier pour en changer tous les 6 mois à prix d’or avant que ça ne parte en miette,
– optimiser son temps passé à tout ça (éventuellement téléphoner, qui représente sensiblement la même part d’utilisation d’un véhicule personnel par rapport au temps laissé dans le garage),
que vraiment utiliser son outil.
Alors question de choix, il n’y aura pas de soucis à se faire pour ceux qui y croient, le présent plaide coupable. Par contre, futurs h+/h++, préparez-vous effectivement à l’esclavage technologique, vous allez devoir en détruire des planètes pour rester à la page et ne pas être [trop] frustrés de vos prothèses assemblées dernier cri (c’est aigu la 5G ?) tous les quatre matins avant de partir bosser sur les prothèses dernier cri des autres.
Commencez à partir devant pour aller chercher vos ressources nécessaires très loin, vers les dernières exoplanètes, tient. Vous n’êtes pas invités non plus à revenir sur Terre, vous n’y penserez, de toute façon, probablement pas. Les bonobos du futur préfèrent vivre plus librement, ils vous allumeront aussi quelques bougies pour rassurer vos quelques sentiments suprémacistes. Merci. Méchanceté gratuite. L’éthique, c’est comme tout, ce sera mis à jour; une fois qu’il n’y aura plus d’utilisateurs de l’ancienne version elle sera désinstallée. Promis.
À force de prendre ses pairs pour des machines, il va bien falloir s’en reprendre dans la tronche les meilleurs morceaux. Les résidents près des décharges à ciel ouvert d’appareils électroniques en savent quelque chose : ils reviennent rarement chez leur premier utilisateur.
1 août 2018 à 18 h 23 min
Bonjour,
Je m’intéresse personnellement à l’actualité scientifique et au rationalisme.
J’ai écouté votre podcast en entier et je suis surpris par l’attitude négative et même injurieuse vis-à-vis d’un courant de pensée qui “prône l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine” (cf wikipédia).
J’ai relevé des propos choquants de vos invités dès l’introduction, les voici :
– idéologie (c’est-à-dire : dogmes, croyances, jugements, valeurs, normes, etc. j’ai rien vu sur le net à ce sujet concernant le transhumanisme) infantile (pareil, là il faudrait justifier un minimum)
– promesses suicidaires : je ne sais pas si il y a vraiment des promesses dans le message transhumaniste mais est-ce que Jacques Testart se suicide à chaque fois qu’une promesse qu’on lui a faite n’a pas été tenue ?
et ensuite François Berger :
– il commence ses conférences sur le sujet (transhumaniste ?) avec la tête d’Hitler, rien que ça et il parle de pensées fascisantes ! Là aussi, il faudrait argumenter.
– le transhumanisme n’est pas éthique (visiblement, c’est lui qui décide de ce qui est ou n’est pas !)
– des fous qui racontent n’importe quoi … (il est psychiatre en plus)
Le seul point sur lequel je les rejoindrais peut-être c’est l’idée de prendre son temps, non pas dans la science, je ne vois pas pourquoi elle devrait être lente, mais dans ses applications technologiques à grande échelle. On a trop tendance, mais ça ne date pas d’aujourd’hui, à s’enflammer et ne pas prendre de précaution, enfin lorsque les produits nouveaux sont diffusés à grande échelle. Mais ça ne concerne pas que le transhumanisme.
François Berger (à 36:30), quand on lui dit à Montréal :
“chaque citoyen doit revendiquer et doit avoir l’opportunité de pouvoir introduire n’importe quoi dans son corps”, il appelle ça, ainsi que la journaliste “un discours très libéral”. En gros, il doit militer pour l’interdiction des tatouages, des piercings, des prothèses mammaires par exemple etc.
Cette référence au libéralisme concernant la faculté de disposer de son corps est assez surprenante. Il ne s’agit ni de libéralisme économique ou politique mais du droit de disposer de son corps. Va-t-il interdire les sports extrêmes comme le wingsuit parce que c’est trop risqué, ou même l’avortement ?
Ensuite :
“la modification fondamentale de la pensée humaine qui si on l’ajoute à tout ce qui est en train de se passer sur l’environnement va détruire le cerveau dans les 30 ans”.
D’abord je ne vois pas le rapport entre la 1ère et la 2ème proposition (ou alors, mais ça serait malsain : il essaie de convaincre les gens qui sont sensibles aux atteintes à l’environnement en faisant un amalgame, après tout, il est neurologue, il connais la technique !).
Mais le plus surprenant c’est sa conclusion : la destruction du cerveau. Là, il fait plus fort que les transhumanistes en terme de prospective.
C’est même assez sidérant d’entendre un médecin-chercheur en CHU dire une chose pareille.
Franchement, je ne connais pas aussi bien que vous toutes les ramifications du mouvement transhumaniste mais si l’on possède la technologie adaptée, je ne vois pas pourquoi on s’interdirait d’améliorer la condition humaine. Ça a été de tous temps une de ses fonctions premières. Aujourd’hui cette condition humaine est déterminée par le hasard et quand on voit le résultat, c’est vraiment pas brillant … ce qui n’est pas étonnant puisque le hasard fait n’importe quoi (par définition) contrairement à l’homme qui lui a une intention, va apprendre, corriger ses erreurs, améliorer ses techniques, etc.
J’arrête là mais pour un site qui s’appelle Science Critique, déjà il ne parle pas de science mais d’utilisation de la technologie, c’est différent, et ensuite la critique présuppose un minimum d’argumentation alors que là, les contradicteurs sont plutôt dans l’invective.
Je sais bien que vous ne renommerez pas votre site d’après mes recommandations mais pensez-y lorsque vous inviterez d’autres participants.
Essayez dans le futur de prendre des gens plus sérieux 🙂