« La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants. » (Carl E. Sagan)

Terre, planète bleue

Terre, planète bleue

Oui à la recherche. Cela correspond à la perpétuelle quête de connaissances, qui est une caractéristique de notre espèce. Mais il nous faut arriver à utiliser notre savoir quand les retombées sont favorables au vivant, ou du moins, sans préjudice pour les humains.

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Terre, planète bleue, où des astronomes exaltés capturent la lumière des étoiles aux confins de l’espace.

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> Hubert Reeves, astrophysicien, président d’honneur de l’association « Humanité et Biodiversité ». / Crédit DR.

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ES humains ont sans doute, de tout temps, levé les yeux vers cette splendide voûte céleste. Et son observation, par les plus curieux de nos lointains ancêtres, peut s’apparenter aux balbutiements de l’astronomie.

L’invention des premiers instruments a alors permis de donner naissance à la science « Astronomie », qui se développe grâce aux premiers astronomes et, plus récemment, aux astrophysiciens.

Nous voilà, nous les Terriens, arrivés à un stade où les connaissances en astronomie sont considérables.

Nos ancêtres n’avaient que leurs yeux. Nous disposons de télescopes, de radiotélescopes, de satellites d’exploration spatiale et nous comprenons mieux l’histoire de l’univers.

Du moins, nous la connaissons à partir d’il y a environ 13,75 milliards d’années. La National Aeronautics and Space Administration (NASA) l’estime de façon plus précise.

Mais ce n’est pas tant cela qui importe que l’histoire de la matière depuis le Big Bang où rien de ce que nous connaissons n’existait : pas d’étoiles, pas de planètes, pas de molécules, pas d’atomes. Et donc pas de Terre…

Regarder le ciel, c’est entrer en communion avec notre lointain passé.

L’astronomie n’existe que parce que les humains sont arrivés sur la Terre.

Notre espèce, Homo Sapiens, a reçu de la nature un cadeau qui est l’intelligence. Cette dernière lui a permis, non seulement de survivre, mais de se montrer curieux de ses origines, et de l’origine de tout ce qui existe.

Dans les temps anciens, comme aujourd’hui, cette insatiable curiosité, cet inextinguible besoin de découverte, ont provoqué, et suscitent toujours, le goût de l’aventure et celui des sciences.

Nous savons donc que nous sommes « poussières d’étoiles ». Regarder le ciel, c’est entrer en communion avec notre lointain passé. L’intelligence est un cadeau.

 

 

Toute médaille a son revers. Nos inventions ont des répercussions parfois toutes positives. C’est le cas des technologies que nous déployons pour que l’astronomie nous en apprennent toujours davantage sur le passé.

Mais parfois, nos productions sont menaçantes pour l’avenir. Il en résulte, en effet, le réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité, dont nous faisons partie et dont nous dépendons.

L’espèce humaine n’a jamais rencontré de tels problèmes vitaux.

Leurs effets conjugués, notre population − de beaucoup la plus élevée du monde des mammifères − entraînent d’inquiétantes perspectives.

Nos performances dépassent démesurément celles de toutes les autres espèces. Notre puissance est telle qu’elle influence négativement le sort de l’écrin de notre vie : la biosphère.

L’espèce humaine n’a jamais rencontré de tels problèmes vitaux. Une science les étudie : l’écologie, « la science des relations des organismes avec le monde environnant, c’est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d’existence. »[1]NDLR : Selon la définition qu’en donnait, en 1866, le zoologiste allemand Ernst Haeckel, disciple de Charles Darwin. /

L’espèce humaine n’a toujours pas résolu des problèmes majeurs, comme la guerre, le racisme, qui surgissent tout au long de son histoire. Nous n’arrivons pas à vivre avec notre entourage, humain ou non-humain, de façon harmonieuse.

Oui à la recherche. Cela correspond à la perpétuelle quête de connaissances, qui est une caractéristique de notre espèce. Mais il nous faut arriver à utiliser notre savoir quand les retombées sont favorables au vivant, ou du moins, sans préjudice pour les humains.

Un exemple : nous savons faire des bombes atomiques, mais les États doivent tous, sans exception, apprendre définitivement à ne pas les utiliser.

Il faut utiliser notre savoir quand les retombées sont favorables au vivant.

La recherche de technologies innovantes est une chose. Ce que nous en faisons en est une autre.

L’écologie nous dicte de respecter le sol nourricier, l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons. Nous ne le faisons pas assez. Loin s’en faut.

Nous sommes donc appelés à nous dépasser. Peut-être pour la première fois vraiment. C’est cela ou la fin de l’histoire humaine. Gardons l’espoir d’y arriver.

Terre, planète bleue, où à chaque printemps le Soleil ramène les fleurs dans les sous-bois obscurs.

Hubert Reeves

 

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References

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1 NDLR : Selon la définition qu’en donnait, en 1866, le zoologiste allemand Ernst Haeckel, disciple de Charles Darwin. /

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